Le « Manifeste contre le nouvel antisémitisme » publié le 22 avril par Le Parisien1 a suscité diverses réactions dont l’une, la tribune rédigée par trente imams « indignés » et publiée par le journal Le Monde le 24 avril 20182 a eu plus d’écho que les autres. Ce texte appelle trois observations, et quelques commentaires.
Trois observations
Les innocents et les autres
Après avoir exprimé leur compassion pour les victimes juives, les imams mettent en garde la jeunesse musulmane contre la tentation terroriste. À cet effet, ils citent, sans en donner la référence, un hadith d’Abd Allah Ibn Umar, compagnon du prophète, qui s’énonce ainsi : « Le musulman qui porte atteinte à la vie d’une personne innocente vivant en paix avec les musulmans ne sentira jamais le parfum du Paradis » et ils le commentent de la manière suivante : « Cette sentence sans appel dissuade et prévient sans équivoque celui qui penserait à ôter la vie d’autrui, que ce n’est pas un Paradis et des Houris qui l’attendraient mais un Enfer et ses tourments ».
Il est aisé de constater que le commentaire n’est pas fidèle au texte qu’il commente. Celui-ci ne voue pas à l’enfer le musulman qui pense à ôter la vie d’autrui, c’est-à-dire de n’importe quelle autre personne humaine, mais seulement celui qui porte atteinte à la vie d’une « personne innocente ». Quid des personnes non innocentes ? Les lecteurs du Coran savent que ces restrictions y sont fréquentes. Le 23 avril sur Europe 1, Dalil Boubakeur déclarait ceci : « Il n’y a pas d’incitations particulières ni contre les juifs ni contre les chrétiens. Le verset coranique dit : « Lorsque vous discutez avec les gens du Livre (juifs et chrétiens) ne le faites qu’avec courtoisie et respect »3. M. Boubakeur ne donne pas la référence du verset qu’il cite, mais il s’agit manifestement d’une version tronquée du verset 46 de la sourate XXIX, dite L’araignée, dont le texte intégral dit ceci : « Ne discute avec les gens du Livre que de la manière la plus courtoise, sauf avec ceux d’entre eux qui sont injustes ». De même, le verset 192 de la sourate II dite La vache ordonne de combattre les « transgresseurs » « jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition et que le culte de Dieu soit rétabli » et poursuit « S’ils s’arrêtent, cessez de combattre, sauf contre ceux qui sont injustes ». De même encore, le verset 32 de la sourate V dite La table servie énonce : « Celui qui a tué un homme qui lui-même n’a pas tué ou qui n’a pas commis de violence sur la terre, est considéré comme s’il avait tué tous les hommes » et poursuit au verset 33 : « Telle sera la rétribution de ceux qui font la guerre contre Dieu et contre son Prophète, et de ceux qui exercent la violence sur la terre : ils seront tués ou crucifiés, ou bien leur main droite et leur pied gauche seront coupés, ou bien ils seront expulsés du pays ». On peut donc douter que cette « sentence sans appel » ait dissuadé les frères Kouachi de massacrer les rédacteurs de Charlie Hebdo : étaient-ils innocents à leurs yeux ? Et comment auraient-ils pu l’être puisqu’ils étaient déjà coupables aux yeux de M. Boubakeur, Recteur de la Grande Mosquée de Paris qui avait, huit ans plus tôt, poursuivi Charlie Hebdo devant les tribunaux pour la publication des caricatures de Mahomet ?
C’est le même Boubakeur qui, en 1996, avait écrit au président de France Télévision pour protester contre l’invitation faite à Salman Rushdie de participer à l’émission Bouillon de culture. Certes, M. Boubakeur ne réclamait pas la mort des blasphémateurs, mais seulement une condamnation judiciaire pour Charlie et l’interdiction de paraître à la télévision française pour le grand écrivain condamné à mort par l’Imam Khomeiny. Il n’en demeure pas moins que ceux qui ont choisi d’appliquer une sanction plus conforme à la lettre du texte coranique auraient pu opposer à nos 30 imams que le hadith qu’ils citent ne leur interdisait nullement de sanctionner des coupables. Il en va de même pour les assassinats de juifs qui nous occupent ici. Les imams le savent bien puisqu’au détour d’une phrase ils évoquent l’« importation sur notre territoire de conflits géopolitiques, notamment israélo-palestinien ». Les Israéliens et les Français juifs rituellement accusés d’en être solidaires, donc complices, sont-ils innocents aux yeux des terroristes et de ceux qui sont tentés par le terrorisme ? Si ces derniers lisent le verset 8 de la sourate LX, dite L’épreuve : « Dieu ne vous interdit pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre foi et qui ne vous ont pas expulsés de vos maisons », ils ne verront pas davantage dans le hadith invoqué par les imams de quoi réfréner leurs ardeurs.
Une « violence inouïe »
La deuxième observation sera très brève et prendra la forme d’une question. Les imams écrivent à propos de ceux qui trouvent des appels au meurtre dans le Coran : « cette idée funeste est d’une violence inouïe ». Quel adjectif les imams tiennent-ils en réserve pour qualifier la violence qui a été infligée à Ilan Halimi, à Mireille Knoll, aux enfants juifs de l’école Ozar Hatorah et à tous les autres ?
Abroger n’est pas expurger
Les imams attribuent d’autre part à leurs adversaires la thèse selon laquelle les musulmans ne pourraient être pacifiques qu’en cessant d’être musulmans. Non, de même qu’en demandant aux chrétiens d’être fidèles aux valeurs de l’Évangile on ne leur demande pas de s’éloigner de leur religion, mais tout au contraire d’y revenir, en demandant aux musulmans de modifier leur rapport au Coran de telle sorte qu’il ne puisse plus être invoqué pour légitimer des entreprises criminelles, on ne les invite pas à renier l’islam, mais à adhérer à celui que les 30 imams présentent comme le vrai islam. Il est vrai que cette demande a été présentée dans le Manifeste à travers une formule maladroite dont il n’a pas été possible d’obtenir de ses rédacteurs qu’ils la modifient. Rappelons-la : « nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime ». Outre qu’elle confond antisémitisme et antijudaïsme, cette formulation laisse supposer qu’une sorte de concile musulman pourrait aboutir à une sorte d’encyclique Nostra aetate. Il n’en est évidemment rien puisqu’il n’y a pas une Église musulmane comme il y a une Église catholique. Il n’y a pas, en particulier dans le monde sunnite, largement majoritaire, un magistère ecclésiastique qui représenterait légitimement la communauté des croyants et dont la compétence pour trancher entre les interprétations du texte sacré serait reconnue par tous ses membres.
Cela ne signifie pourtant pas qu’en l’absence d’un magistère centralisé il n’y ait pas d’autorités religieuses auxquelles on puisse s’adresser. D’autre part, contrairement à ce qui a été dit et répété, le texte du manifeste n’appelle pas à « censurer » le Coran ni à l’« expurger » de ses versets litigieux. « Frapper d’obsolescence » signifie en français « considérer comme périmé ou tombé en désuétude ». Lorsque l’encyclique Nostra aetate a décrété que le peuple juif ne pouvait être tenu pour responsable de la mort du Christ, l’Église catholique n’a pas expurgé l’Évangile des passages qui avaient été invoqués en faveur de cette thèse, elle n’a pas fait imprimer de nouvelles éditions dans lesquelles ces passages auraient été supprimés : elle a déclaré que l’accusation de déicide ne découlait pas de l’Écriture, autrement dit que celle-ci devait être interprétée autrement. Or on ne peut soutenir qu’il est impossible par principe à l’islam de frapper d’obsolescence certains passages du Coran puisque cela a été fait : au Xe siècle (IVe siècle de l’Hégire), plus de 250 versets avaient été abrogés par les juristes. En effet, pour résoudre les contradictions qu’on trouve dans le Coran comme dans les autres textes sacrés, les théologiens musulmans ont depuis longtemps élaboré un principe exégétique appelé la « science de l’abrogeant et de l’abrogé » (an-nāsih wa l-mansūh) selon lequel, lorsque deux versets entrent en contradiction, le plus récent abroge le plus ancien. La difficulté est que les versets les plus belliqueux du Coran datent de l’époque médinoise, postérieure à l’Hégire, celle où Mahomet s’était transformé en chef de guerre. C’est la raison pour laquelle Abdelwahab Meddeb préconisait une inversion de la procédure abrogeant-abrogé : « ce sont les premiers versets purement religieux, notamment révélés à La Mecque, qui doivent l’emporter sur ceux qui ont été inspirés à Médine dans un contexte politique, juridique, militaire, appartenant à une conjoncture datable »4. Cette exégèse historico-critique se heurte à toute une série de difficultés qui tiennent à ce que, selon la tradition, le Coran « incréé » est un texte non pas inspiré par Dieu, mais dicté par lui à son prophète, en « langue arabe claire », c’est-à-dire dans la langue même de Dieu, d’un Dieu éternel et omniscient, qui l’a révélé dans « la nuit du décret », ce qui oriente vers cette lecture « littérale » du texte coranique toujours dominante en terre d’islam.
Il y a pourtant dans la tribune des imams une phrase qui donne à penser que ces difficultés ne sont pas totalement insurmontables. Ils écrivent en effet : « Depuis plus de deux décennies, des lectures et des pratiques subversives de l’islam sévissent dans la communauté musulmane, générant une anarchie religieuse ». Si l’on comprend bien, ces lectures subversives sont celles des islamistes radicaux, très minoritaires, qui prennent au pied de la lettre les versets guerriers du Coran. La subversion étant un « bouleversement de l’ordre établi, des idées et valeurs reçues », cela semble signifier que jusqu’à la fin du XXe siècle, il y avait en quelque sorte, du moins en France, une sorte d’islam officiel, très différent de celui qui sévit à Ryad, à Khartoum ou à Téhéran, diffusant une interprétation pacifique du Coran, transmettant des valeurs humanistes compatibles avec la République et que, encore aujourd’hui, les radicaux étant l’exception et non la règle, c’est cette interprétation pacifique qui prévaut dans la communauté musulmane. Si c’était le cas, nos imams ne devraient pas avoir de mal à élaborer avec la plupart de leurs quelque 1500 confrères exerçant en France une déclaration solennelle proclamant, en langue française claire, que le Coran n’est pas plus incréé que la Bible, qu’il doit être soumis à une exégèse historique permettant de contextualiser la parole de Dieu et à une herméneutique prenant en compte les enseignements du soufisme comme le réclamait tout récemment M. Rachid Benzine sur France Inter5.
La religion et le petit Satan
D’aucuns objectent que le terrorisme et l’antisémitisme ne doivent pas grand-chose à l’influence des textes sacrés et des croyances religieuses. Cette thèse est contredite par l’étude FONDAPOL-IFOP sur L’antisémitisme dans l’opinion publique française publiée en novembre 20146. Celle-ci montre au contraire que les préjugés antisémites croissent avec le niveau de religiosité. Ainsi les réponses positives à la question « Pensez-vous que les juifs ont trop de pouvoir dans le monde de l’économie et de la finance ? », sont apportées par 25% de la population française et par 67% des musulmans, mais parmi ces derniers par 52% des personnes qui se définissent comme d’origine musulmane, par 69% de ceux qui se disent croyants et par 74% de ceux qui se disent croyants pratiquants (p. 22).
Ceux qui s’emploient à minimiser les motivations religieuses de l’antisémitisme, comme Dominique Vidal, cherchent souvent à faire du conflit israélo-palestinien sa cause principale. L’importation de ce conflit en France depuis la seconde intifada y a joué un rôle incontestable – encore qu’il n’y ait suscité aucun assassinat d’un musulman par un juif – mais il ne peut à lui seul rendre compte ni de l’antisémitisme en général, ni du terrorisme en particulier. L’intellectuel marocain Saïd Ghallab écrivait en 1965 dans Les Temps modernes, à une époque où les « territoires occupés » étaient occupés par l’Égypte et par la Jordanie et en évoquant une époque antérieure à la création de l’État d’Israël : « La pire insulte qu’un Marocain puisse faire à un autre, c’est de le traiter de juif, c’est avec ce lait haineux que nous avons grandi »7 ; et en 2002 le chanteur du groupe Zebda Magyd Cherfi déclarait dans une interview au Nouvel Observateur : « Quand j’étais petit, on n’aimait pas les juifs. Mes parents étaient antisémites comme on l’est au Maghreb. Le mot « juif » en berbère, c’est une insulte. Ce n’était pas une question de Palestine, de politique, c’est comme ça »8. La Palestine n’a apparemment joué aucun rôle dans le cas de Sarah Halimi, défenestrée après avoir été rouée de coups et traitée de Shreitan (Démon) ni dans le long calvaire d’Ilan Halimi dont les assassins ont donné leur motivation au tribunal : « un juif, c’est riche ». À plus forte raison ne peut-on faire porter à ce conflit la responsabilité du terrorisme dans le monde. « La violence et le terrorisme dans le monde entier émanent du fait que le conflit israélo-palestinien n’a pas été résolu », déclarait Mahmoud Abbas le 17 mars 2017 à Ramallah lors d’une conférence de presse. Si cette thèse est vraie, elle est difficilement compatible avec celle selon laquelle « les musulmans sont les premières victimes du terrorisme islamiste ». Ou alors il faut admettre que si les terroristes massacrent à grande échelle des musulmans sur toute la planète, c’est pour venger les musulmans victimes de l’État d’Israël. Il y aurait là une stratégie un peu difficile à comprendre, en tout cas pour quelqu’un qui va avec des idées simples vers l’Orient compliqué.
De la stigmatisation et de la comptabilité
D’autres ont, comme on pouvait s’y attendre, prétendu que ce Manifeste jetait l’opprobre sur la communauté musulmane tout entière et contribuait à dresser les uns contre les autres : dénoncer les crimes des islamistes et critiquer l’interprétation de la religion dont ils se réclament, ce ne peut être à leurs yeux que de l’islamophobie, c’est-à-dire, dans leur langage, du racisme. Le 30 avril Régis Debray déclarait sur France Inter : « on ne fait pas avancer une cause juste […] en fomentant une autre sorte de haine ». Il avait manifestement oublié que le 2 novembre 1989 il avait adressé avec quatre autres intellectuels une Lettre ouverte au ministre de l’Éducation nationale dans laquelle il écrivait : « En autorisant de facto le foulard islamique, symbole de la soumission féminine, vous donnez un blanc-seing aux pères et aux frères, c’est-à-dire au patriarcat le plus dur de la planète »9. Ne s’était-il pas trouvé de bonnes âmes à l’époque pour lui représenter qu’il alimentait ainsi le choc des civilisations ? De quel manifeste, de quelle pétition ne peut-on pas dire qu’elle désigne un ennemi ? Les catholiques qui trouvent dans leur tradition religieuse des raisons de s’opposer au divorce, à l’avortement ou au mariage homosexuel n’ont-ils jamais été désignés comme des ennemis ? Ceux qui relatent complaisamment les affaires de pédophilie lorsqu’elles concernent des prêtres catholiques se soucient-ils de ne pas « stigmatiser » la communauté à laquelle ils appartiennent ? Quant à ceux qui déplorent qu’on cite les chiffres du ministère de l’Intérieur selon lesquels les juifs ont en France 25 fois plus de chances d’être agressés que les musulmans sous prétexte que c’est là entretenir une concurrence victimaire, on ose espérer que, s’agissant des affrontements sanglants au Proche-Orient, ils ne se livrent pas à une comptabilité macabre visant à montrer qu’ils font davantage de morts palestiniens qu’israéliens.
Du droit à la métaphore
Certains enfin se sont offusqués de l’expression « épuration ethnique à bas bruit », telle Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction de Libération le 28 avril à la matinale de France Culture. Qu’en l’espace de 15 ans un dixième de la population juive ait quitté la France, qu’un autre dixième, en Île de France, ait dû déménager pour s’installer dans des quartiers où il soit possible de vivre en sécurité et de scolariser ses enfants dans l’enseignement public, cela ne justifie pas cette expression car il n’y a pas eu des dizaines de milliers de morts comme dans l’ex-Yougoslavie. La métaphore serait indécente, de même que celle qui consiste à dire que les grévistes de la SNCF prennent en otage les voyageurs alors qu’ils ne leur mettent pas un pistolet sur la tempe. De même il ne viendrait à l’esprit de personne, surtout pas à un journaliste de Libération, de dire, à propos d’un divorce conflictuel, que les enfants ont été pris en otage par l’un de leurs parents car ce serait offensant pour la mémoire du colonel Arnaud Beltrame. Et pas davantage de parler de « passage en force » ou de « coup d’État constitutionnel » à propos de l’usage de procédures prévues par la Constitution, ce qui, annulant la distinction du droit et de la force, les mettrait sur le même plan que le putsch des colonels grecs ou celui de Pinochet. Mme Schwartzbrod devrait s’assurer que le journal qu’elle dirige n’a jamais publié d’articles ou de tribunes faisant un usage métaphorique de vocables aussi lourdement connotés que « rafle », « ghetto » ou « apartheid ».
Notes
1 – [NdE] Mezetulle a publié le lien, ainsi que l’intégralité du texte et la liste des 300 premiers signataires (parmi lesquels André Perrin) : Manifeste contre le nouvel antisémitisme.
2 – http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/24/nous-imams-indignes-sommes-prets-a-nous-mettre-au-service-de-notre-pays_5289649_3232.html
3 – http://www.europe1.fr/societe/antisemitisme-dalil-boubakeur-denonce-un-proces-totalement-injuste-et-delirant-3633881
4 – Abdelwahab Meddeb, Sortir de la malédiction, Seuil-Essais, 2008, p. 123-124.
[NdE] On relira avec profit à ce sujet l’article d’André Perrin publié ici même en 2015 « Religion et violence : la question de l’interprétation » http://www.mezetulle.fr/religion-violence-interpretation/
5 – Matinale du 27 avril.
6 – Téléchargeable : http://www.fondapol.org/wp-content/uploads/2014/11/CONF2press-Antisemitisme-DOC-6-web11h51.pdf
7 – Saïd Ghallab, « Les juifs vont en enfer », Les Temps Modernes n° 229, juin 1965.
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