Le site Vie publique.fr, frappé du logo de la République française, a publié récemment un texte de Philippe Portier, intitulé « L’action sociale : de la laïcité de séparation à la laïcité de coopération »1. Qualifié de « Parole d’expert », il côtoie sur le site des déclarations ministérielles et divers documents officiels. Aucune invitation à le commenter n’est proposée, aucune autre « parole d’expert » présentant un point de vue différent n’est rendue accessible sur le sujet. Comme le montrent l’enquête et l’analyse d’Aline Girard2 ci-dessous, sa source, son titre et surtout sa lecture révèlent qu’il s’agit d’une tribune programmatique promouvant une politique d’inspiration concordataire, contraire aux lois laïques.
Un article de Philippe Portier intitulé « L’action sociale : de la laïcité de séparation à la laïcité de coopération » a été mis en ligne le 13 décembre dernier sur le site Vie publique.fr géré par la Direction de l’information légale et administrative (DILA) rattachée aux services du Premier ministre, dans la rubrique Parole d’expert (« Une politique publique, un débat analysé par un expert du domaine »). Une parole de militant plutôt qu’une parole d’expert, celle d’un promoteur de la coexistence interreligieuse, d’un partisan de la participation active des cultes à la vie de la Cité et, somme toute, d’un contempteur de la laïcité.
Faux ami de la laïcité
Qui est Philippe Portier ? Titulaire de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité » à la Section des Sciences religieuses de l’EPHE où il a succédé à Jean Baubérot au nom de leur proximité idéologique, il est membre du conseil de direction de l’Institut européen des religions et de la laïcité3, nouvel habit de l’Institut européen en sciences des religions créé en 2002 pour accompagner la mise en œuvre de l’enseignement du fait religieux à l’école publique.
Il est aussi membre fondateur de la Vigie de la laïcité aux côtés de Jean Baubérot, Jean-Louis Bianco, Nicolas Cadène, Stéphanie Hennette-Vauchez et Valentine Zuber, association qui a repris la ligne de l’Observatoire de la laïcité, dissous en 2021 après des années d’influence, de discours et d’actions fragilisant la laïcité et assénés du haut de son éminente position (P. Portier était membre du comité d’experts de l’ODL). Cette « vigie » qui regarde sans cesse du mauvais côté se pare des habits officiels de l’ancien Observatoire alors qu’elle n’est qu’une association comme une autre, pour tenter d’influencer les politiques publiques en matière de laïcité avec les mêmes arguments d’autorité.
Il est enfin co-président avec Pierre Kahn de l’association Enquête, association interconvictionnelle – de même inspiration que Coexister – qui intervient dans les écoles, profitant de la naïveté, voire de l’assentiment de nombreux chefs d’établissement et enseignants. Sous couvert d’éducation à la laïcité et aux faits religieux, elle valorise de fait le rapport à la religion auprès des jeunes enfants.
Philippe Portier est donc présent dans tous les organismes qui instrumentalisent le principe de laïcité et en diffusent une vision faussée.
Les Églises apportent leur soutien à l’État, l’État accorde son aide aux Églises
Que dit-il dans sa tribune partisane ? Qu’il faut « passer d’une laïcité de séparation à une laïcité de coopération ». Pourquoi l’heure serait-elle donc venue de glisser de l’une à l’autre ? Parce que, dit-il, le monde a changé et que « l’État rationnel s’est trouvé confronté à l’évidence de sa propre impotence ». C’est, selon lui, du « sentiment que l’histoire ne peut plus trouver sa voie en se livrant à la seule action du politique, que procède le recours au religieux », qui apparaît comme « un adjuvant nécessaire dans l’entreprise d’administration de la société ». Il ajoute que « les acteurs politiques considèrent désormais nécessaire de renforcer leurs interactions avec les institutions religieuses […] afin de se rendre plus efficaces, en usant des ressources des Églises, dans le gouvernement de la société ». Pauvre État, invalide, impotent, presque grabataire. Les cultes, faisant œuvre de charité, sont fort heureusement là pour l’assister.
Plaidant pour sa paroisse, l’universitaire affirme que « dans un grand mouvement croisé, les Églises apportent leur soutien à l’État, l’État accorde son aide aux Églises ». Dans la corbeille de mariée que les Églises offrent généreusement à la société pour le bien commun, on trouve selon Philippe Portier des écoles, des associations de jeunesse, des syndicats, des organisations caritatives (rappelons qu’elles sont largement subventionnées par la puissance publique, ce qu’il oublie de dire). Mais les cultes seraient dans les faits bien plus généreux puisqu’il ajoute qu’ils « participent aussi à l’activité réflexive de l’État » avec une « expertise spécifique ».
Le soutien de l’État aux cultes s’exprimerait quant à lui à travers une « politique symbolique » comme lorsque ses dirigeants prennent part à des cérémonies religieuses et interreligieuses – ce dont l’auteur se réjouit – mais aussi par une assistance financière en dépit, ose P. Portier, de l’article 2 de la loi de Séparation qui les proscrit (financements massifs apportés par l’État et les collectivités territoriales à l’enseignement privé confessionnel, dotations et autres déductions fiscales). L’heure est donc à la coopération, mieux à la collaboration, au nom de « la quête mémorielle et identitaire qui caractérise notre moment historique ». La logique du concordat s’affirme désormais clairement.
Un marché de dupes
Qui sortirait vainqueur de ce marché de dupes présenté comme exemplaire ? Certainement pas les citoyens et encore moins l’État qui afficherait son affaiblissement laïque, agirait en contradiction avec le principe de séparation et accepterait sans cesse des compromissions, comme si depuis 1905 il tentait par tous les moyens de s’excuser d’avoir banni le dogme de la vie politique.
Depuis la loi Debré de 1959, véritable brèche institutionnelle, les accommodements sont légion et Emmanuel Macron depuis 2017 y contribue largement. Il aime faire appel aux cultes pour recueillir leur avis, comme lors des audioconférences présidentielles sur le moral des Français en temps du Covid, des consultations sur la fin de vie ou des échanges sur l’antisémitisme au lendemain de la marche du 12 novembre 2023 à laquelle le Président de la République avait choisi de ne pas participer. Cette rencontre s’est d’ailleurs achevée par une méchante querelle entre les représentants des cultes, illustrant parfaitement ce que pourraient être les ravages d’un retour au Concordat, paradis perdu dont personne ne parle jamais mais auquel lui aussi pense toujours. Il n’a donc pas été étonnant de le retrouver à Notre-Dame, transgressif et tout-puissant, faisant un discours présidentiel le 8 décembre et assistant à la messe le lendemain, ès-qualités.
Ces dialogues à répétition avec les responsables des cultes, qui de facto délégitiment et marginalisent le rôle et la parole des représentants du peuple, galvanisent les religions. Le Président de la République ayant « encouragé les [cultes] à multiplier les actions éducatives, en particulier en direction des jeunes », les religieux en ont profité pour prendre pied dans l’école publique, invités par des enseignants avec l’accord de la hiérarchie à débattre de religion et de laïcité avec des élèves4. Une entorse majeure à la laïcité scolaire, contournée et brouillée, dans une école où désormais les élèves sont exposés à la parole religieuse et où la confusion des registres de la pensée est entretenue5.
Bas les masques
Avec le texte de propagande de Philippe Portier, qu’il est sidérant de lire sur un site dépendant du Premier ministre, les masques sont enfin tombés. La galaxie Baubérot en photo sur le site de La Vigie de la laïcité, n’est jamais allée aussi loin dans le dévoilement de sa pensée et de sa stratégie. Ce réseau idéologique, à travers des organismes aux organigrammes imbriqués (IREL, Observatoire de la laïcité, Vigie de la laïcité, Coexister, Convivencia, Enquête), déploie toute son influence pour atteindre enfin son but : faire primer la notion de liberté de religion sur le principe de laïcité6, privilégier les affects sur la raison dans la conduite des affaires publiques et orienter la société vers le concept anglo-saxon de tolérance communautariste fondée sur les religions.
Cette vision serait plus adaptée selon eux au renouveau de la croyance religieuse et à la multiculturalité ethnique et confessionnelle de la France d’aujourd’hui, mais elle est surtout parfaitement en phase avec d’une part le positionnement idéologique de l’Union européenne, projet à l’origine chrétien-démocrate, pour laquelle les religions « fabriquent du lien social européen »7 et donnent une « âme à l’Europe », pour reprendre la formule de Jacques Delors et d’autre part avec la volonté des cultes – de l’islam bien sûr, mais aussi de l’Église catholique qui n’a jamais baissé les bras – de jouer un rôle central et régulateur dans la Cité.
Une offensive contre les lois laïques
Donc ils attaquent en force, mais toujours avec onction. À l’occasion par exemple de l’anniversaire des vingt ans de la loi du 15 mars 2004 qui interdit les manifestations ostensibles d’appartenance religieuse à l’école publique, ils sont passés à l’offensive pour laisser entendre que cette loi est liberticide, discriminatoire et « islamophobe ». Comme lors des Rencontres 2024 de la Vigie de la Laïcité, le 2 mars 2024, qui avaient pour thème « La loi de 2004, vers une nouvelle laïcité ? Regards croisés » avec la fine fleur des faux amis de la laïcité (Jean Baubérot, Jean-Louis Bianco, Philippe Portier, Jean-Marc Schiappa, Alain Policar, Nicolas Cadène).
Ils accumulent, dans les médias qui leur sont acquis, articles et tribunes, passages radio et conférences, au cours desquels cependant, quand ils ont de vrais laïques en face d’eux pour leur apporter la contradiction, ils esquivent systématiquement le débat, se contentant de dérouler leur discours formaté. Ainsi lors de l’émission Répliques du 11 mai dernier « Qu’est-ce que la laïcité ? »8, où Abnousse Shalmani a bousculé un Philippe Portier réfugié dans un exposé répétitif faisant passer des assertions fausses pour des vérités et refusant la vraie confrontation d’idées. Ainsi lors de la disputatio qui a opposé Jean Baubérot et Nathalie Heinich et où cette dernière, malgré ses efforts, n’a pas réussi à obtenir du fuyant débatteur des réponses aux questions précises qu’elle lui posait9.
Soyons sûrs qu’en prévision de l’anniversaire des 120 ans de la loi du 9 décembre 1905, les troupes et la rhétorique sont prêtes. Prêtes à asséner urbi et orbi qu’il faut appliquer la loi dans une interprétation étroitement littéraliste et réduire la laïcité à la neutralité de l’État dans une approche exclusivement juridiste. Prêtes à répéter que cette loi suffit amplement à la République laïque et que toutes les lois postérieures (15 mars 2004 et 24 août 2021) sont inspirées par une conception coercitive et liberticide de la laïcité. Prêtes à faire l’impasse sur les lois de laïcité scolaire de 1879-1886 qui ont consacré l’école comme un lieu d’émancipation et sur les éclairantes « circulaires Jean-Zay » de 1936-37 qui ont affirmé la spécificité de la laïcité scolaire.
Révolution sémantique
Philippe Portier et ses amis en ont profité pour faire une révolution sémantique. Depuis que les attaques contre la laïcité ont commencé il y a plusieurs décennies, ils se sont employés à l’adjectiver pour affaiblir le concept. Le catalogue des épithètes utilisées démontre une inventivité sans limite : laïcité positive, ouverte, inclusive, bienveillante, tolérante, multiculturelle, etc., avec l’objectif de l’opposer subliminalement à ce qui serait une laïcité négative, fermée, excluante, malveillante, intolérante, identitaire. Mais l’adjectivation est dépassée, il faut préférer aujourd’hui le complément du nom et parler avec autorité et sérieux de laïcité de reconnaissance, de liberté, d’inclusion, d’émancipation, d’abstention (Paul Ricœur), d’intelligence (Régis Debray) ou d’interculturalité et de coopération (Philippe Portier), termes qu’il est aisé d’opposer dans l’esprit de chacun à laïcité de contrôle, de contrainte, de défiance, de confrontation, d’incompétence, d’ignorance, de séparation10.
Pourquoi cette pirouette sémantique ? Parce que dans le binôme nom-adjectif, l’élément fort et intangible est le substantif qui retient l’attention du lecteur ou de l’auditeur. Avec un nom et un complément du nom, le substantif fort est le second, le premier étant réduit à une sorte de commun dénominateur. La laïcité est ainsi minorée par rapport à l’impératif d’inclusion, de coopération ou de reconnaissance. De quoi ? Des religions bien sûr. À l’aune de cette manœuvre, le titre de la tribune de Philippe Portier sur vie publique.fr mérite que l’on s’y arrête, car il est un parfait exemple de la tactique des adversaires de la laïcité. L’expression « laïcité de séparation » est utilisé avec la volonté de charger négativement la laïcité. Or la laïcité, C’EST la séparation. Celle des Églises et de l’État. On pourrait penser que Portier s’est égaré, mais non, l’essentiel est ici d’opposer « séparation » à « coopération ». Coopération avec les cultes pour un monde meilleur. C’est un idéal qui a trouvé en quelque sorte sa concrétisation dans le régime concordataire, une forme d’organisation de la société qui va bien à Jean Baubérot, lui qui avait il y a quelques années forgé l’expression « laïcité concordataire », oxymore ébahissant. Ainsi, en opposant séparation et coopération, comme deux termes d’égale valeur et d’égale dignité, Philippe Portier ne fait rien d’autre que prôner le retour au Concordat. Et, comme nous l’avons dit, cela sous la forme d’une « parole d’expert » adoubée par les services du Premier ministre.
Le pape, un allié non modéré
Les propos tenus par le pape lors de sa visite en Corse le 15 décembre ne peuvent que réjouir les activistes antilaïques et les conforter dans leurs attaques contre la laïcité qu’ils réduisent à la liberté de religion et dans la promotion de la coexistence interconfessionnelle. Ils ont un puissant allié avec le souverain pontife qui a défendu l’idée d’une laïcité qui ne soit pas « statique et figée mais évolutive et dynamique » et affirmé, se mêlant de ce qui ne le regarde pas : « Une saine laïcité signifie libérer la religion du poids de la politique et enrichir la politique par les apports de la religion, en maintenant la nécessaire distance, la claire distinction et l’indispensable collaboration entre les deux ». Peu de commentateurs auront noté que le pape appelle de ses vœux un « super-concordat » puisque dans une fausse symétrie il réclame que la religion influe sur le politique tout en refusant un contrôle du politique sur le religieux. En quelque sorte au concordat gallican réclamé par P. Portier pour remplacer la laïcité, il préférerait un concordat ultramontain avec tout ce que cela révèle de la volonté de domination sans contrôle de la religion sur la société11.
Le pape était moins modéré et probablement plus sincère et transparent le 15 mars 2021quand il a accordé une audience à Samuel Grzybowski, fondateur de Coexister. Dénonçant le laïcisme – qualificatif infamant jeté à la figure de qui ose défendre la société contre l’emprise religieuse – il a repris une image de la deuxième lettre de Saint Pierre : « Quand la laïcité devient une religion, c’est comme un chien qui retourne à son vomi »12. Une violence verbale et symbolique digne des grands affrontements entre l’Église et l’État du début du siècle passé (n’oublions pas que le Vatican a excommunié les députés catholiques qui ont voté la loi du 9 décembre 1905) et qui doit nous rappeler que les cultes ne renonceront jamais à peser sur le gouvernement des hommes. La religion le fait désormais ouvertement avec le soutien des faux amis de la laïcité qui ont enfin laissé tomber le masque et qui agissent dans notre pays au plus près des institutions.
Notes
1 – [NdE] Le site Vie publique.fr https://www.vie-publique.fr/ est réalisé par la Direction de l’information légale et administrative rattachée aux services du Premier ministre ; il a pour objet d’outiller les citoyens « pour décrypter l’actualité politique, économique et sociale, en France et dans l’Union européenne, et construire leur opinion. ». Parmi ses engagements, on note l’objectif d’« Equilibre » ainsi exposé : « les contenus excluent tout jugement de valeur ou interprétation personnelle. Les sujets susceptibles de susciter la controverse sont traités de manière équilibrée. Les rédacteurs, agents de la DILA, sont les garants de l’application de cette ligne éditoriale. ». L’article de P. Portier analysé par Aline Girard est consultable à l’adresse : https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/296550-laction-sociale-de-la-laicite-de-separation-la-laicite-de-cooperati .
2 – [NdE] Aline Girard, auteur de l’ouvrage Enseigner le fait religieux à l’école : une erreur politique ? (Paris, Minerve, 2021), est secrétaire générale d’Unité laïque https://unitelaique.org/ . Voir la préface du livre sur Mezetulle, suivie d’une brève analyse.
3 – On notera la volonté confusionniste consistant à mettre sur le même plan religions et laïcité dans le nouveau nom de cet institut.
4 – Voir Aline Girard https://www.lepoint.fr/debats/preservons-l-ecole-publique-de-l-emprise-religieuse-04-12-2023-2545654_2.php et https://www.lepoint.fr/debats/des-religieux-a-l-ecole-publique-est-ce-bien-serieux-02-05-2024-2559215_2.php
5 -Voir Benoît Drouot https://www.leddv.fr/analyse/linstituteur-a-lecole-le-cure-a-leglise-20240829
6 – Au nom de la liberté de religion, certains États démocratiques comme le Royaume-Uni acceptent des tribunaux communautaires (Sharia councils) et donc l’inégalité entre leurs citoyens.
7 – Bérangère Massignon, « Les relations des organismes européens religieux et humanistes avec les institutions de l’Union européenne : logiques nationales et confessionnelles et dynamiques d’européanisation », in Croyances religieuses, morales et éthiques dans le processus de construction européenne https://www.vie-publique.fr/rapport/25538-croyances-religieuses-morales-et-ethiques-dans-le-processus-de-construc
9 – Nathalie Heinich et Jean Baubérot, Les Déchirements de la laïcité, Paris, Mialet-Barrot, 2023.
10 – Dans son texte France laïque. Sur quelques questions d’actualité (Gallimard Tracts), Régis Debray a enrichi en 2020 le lexique avec des beaux spécimens de laïcité agrémentée : laïcité « pusillanime, inconséquente et tournant à vide », « laïcité de théâtre », « laïcité académique et pudibonde », « laïcité cocorico ».
11 – L’évêque de Nanterre est revenu récemment sur la polémique, très regrettable selon lui, qui a suivi les propos du pape. Le prélat distingue deux traditions de laïcité en France en reprenant l’habituelle opposition négatif/positif évoquée plus haut : la « laïcité de combat » et la « laïcité de dialogue », souhaitée par le pape. Et il assène doctement « C’est la laïcité de dialogue qui prévaut dans les textes, dans la jurisprudence et dans la pratique ». Participant à l’offensive générale, les représentants des cultes n’ont plus aucune retenue pour s’autoriser un avis sur la laïcité.