Il est probable que le gouvernement tunisien n’a pas pris toutes les mesures qu’impose la lutte contre le terrorisme. Il est certain que les islamistes prétendument modérés qui ont gouverné plusieurs années ont alors non seulement laissé faire mais soutenu et voulu le pire. Il est certain aussi que depuis qu’ils ont été démocratiquement mis en minorité, depuis que les attentats du Bardo ont montré les conséquences de cette victoire de la démocratie, l’Europe et la France n’ont pas aidé la Tunisie.
Mais comment des pays contraints de limiter le déficit de leurs comptes à trois pour cent de leur produit intérieur brut peuvent-ils lutter contre le terrorisme, faire la guerre dans toute l’Afrique, et aider les pays qui se relèvent à peine de la dictature ou de l’islamisme ? Il y a certes plusieurs façons de comprendre que « les nerfs des batailles sont les pécunes ». Mais l’urgence est-elle de sauver les revenus du capital ou de se battre ? Est-elle de défendre un modèle économique ou la liberté de penser ?
Où l’on voit que le libéralisme n’est pas libéral en toute chose.
© Jean-Michel Muglioni et Mezetulle, 2015.