Catherine Kintzler, née en 1947, a enseigné la philosophie en Lycée de 1970 (admission à l’agrégation) à 1992. Elle a soutenu le doctorat d’État ès Lettres en 1990 avant d’être nommée en 1992 professeur à l’Université de Lille où elle a enseigné la philosophie générale et la philosophie de l’art jusqu’en 2007. Elle est maintenant professeur honoraire des universités.
Elle a été directrice de programme au Collège international de Philosophie (Paris) de 1989 à 1995 et collabore régulièrement à la manifestation CitéPhilo à Lille (dont elle est co-fondatrice) depuis 1997. Elle a siégé au CA du Centre national de la danse de 2004 à 2007. Elle a été Short Term Visiting Fellow à l’Université de Princeton en novembre 2008. Membre du comité scientifique du Musée Jean-Jacques Rousseau à Montmorency. Vice-présidente de la Société française de philosophie de 2009 à 2022 (membre du bureau depuis 1992) elle en a animé le site internet. Co-fondatrice du Comité Laïcité République en 1990. Membre du Conseil des sages de la laïcité du Ministère de l’Éducation nationale depuis 2018.
Chevalier de la Légion d’honneur promotion janvier 2013. Prix 2016 de l’Union rationaliste.
Sur le plan administratif et pédagogique, elle a siégé dans des jurys de concours (CAPES de philosophie 1993 et 1994, concours de sortie du CNSMDP 1992, 1997 et 2013), assuré la responsabilité du DEA « Philosophie. Histoire des sciences et des techniques » de Lille-III (1994-2001), mis en place la mention « Esthétique » de la Licence de philosophie à Lille-III en 1996 puis la mention « Esthétique » de la Maîtrise de philosophie en 1999. Elle a également dirigé le Centre Eric Weil (EA) à l’Université Lille-III 1998-2000, ultérieurement intégré à l’UMR Savoirs, textes, langage.
Elle a organisé des colloques et des journées d’étude (notamment sur l’opéra français, sur la danse, sur la peinture, la musique, l’esthétique générale). Elle a assuré avec Anne Baudart la coordination générale du XXVIe Congrès de l’Association des Sociétés de Philosophie de Langue Française L’esprit cartésien à la Sorbonne en août-septembre 1996 (250 communications, 650 inscrits), organisé par la Société française de philosophie pour le 4e centenaire de la naissance de Descartes.
Outre des articles de recherche consacrés aux XVIIe et XVIIIe siècles et plus généralement à l’esthétique et à la philosophie politique, et des contributions à plusieurs publications collectives (notamment le Dictionnaire de la Musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles éd. Fayard, le Dictionnaire de la danse éd. Larousse-Bordas, 1999, le New Grove Dictionary of Music and Musicians), L’Histoire de l’opéra français du Rois-Soleil à la Révolution (Fayard, 2021), elle a signé les ouvrages suivants :
- Laïcité, radicalité, intégrisme, Toulouse, Privat, 2024 (coll. « Les Rencontres de la laïcité »).
- Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen, préface de J. C. Milner , 4e édition, revue et augmentée, Paris : Minerve 2022 (1re éd. 1984).
- Penser la laïcité, 2e édition, Paris : Minerve, 2015, voir sur le site de l’éditeur.
- Jean-Philippe Rameau, splendeur et naufrage de l’esthétique du plaisir à l’âge classique, 3e édition revue et augmentée, Paris : Minerve, 2011, (1re éd. 1983 prix Charles Cros 1983), voir sur le site de l’éditeur.
- La Série en art et ses paradoxes, Bulletin de la Société française de philosophie 2008 n°1, Paris : Vrin, 2008.
- Qu’est-ce que la laïcité? Paris : Vrin, 2008 (1re éd. 2007).
- Poétique de l’opéra français de Corneille à Rousseau, Paris : Minerve, 1991, prix Jamati 1991 (sur le site de l’éditeur) ; 2e édition, revue et corrigée, Paris : Minerve, 2006 (voir sur l’ancien blog).
- La République en questions, Paris : Minerve, 1996.
(La Republica en Preguntas, trad. en espagnol par Maria Elena Ladd, Buenos Aires : Ediciones del Signo, 2005) ; - La France classique et l’opéra, (livret avec deux CD audio), Arles : Harmonia Mundi, collection « Passerelles », 1998 ;
- Théâtre et opéra à l’âge classique, une familière étrangeté, Paris : Fayard, 2004. (voir l’article d’Anne Boissière voir celui de Pierre Macherey)
- Tolérance et laïcité, (petit livre de 80 p.) Nantes : Pleins feux, 1998. (Tolerancia y laicismo,trad. en espagnol par Maria Elena Ladd, Buenos Aires : Ediciones del Signo, 2005).
Elle est l’auteur d’une dramatique musicale La musique : du corps sonore au signe passionné. Dialogue imaginaire entre d’Alembert et Jean-Jacques Rousseau, représentée en 2012.
Elle a édité des textes d’auteurs du XVIIIe siècle avec annotations et commentaires, notamment
- l’Essai sur l’origine des langues de Jean-Jacques Rousseau (Garnier-Flammarion, 1993),
- les Cinq Mémoires sur l’instruction publique de Condorcet (en collaboration avec Charles Coutel, Garnier-Flammarion, 1994) ;
ainsi que des ouvrages collectifs, notamment :
- Peinture et musique : penser la vision, penser l’audition, Villeneuve d’Ascq : Presses du Septentrion, 2002
- et chez le même éditeur Pour une approche philosophique du geste dansé, en collaboration avec Anne Boissière, 2006.
Un ouvrage collectif est consacré à son travail : Au commencement sera la raison. Catherine Kintzler et l’universalisme de la laïcité, sous la direction de Jean Leclercq et Jorge Morales, Presses universitaires de Louvain, 2024.
Elle a travaillé en collaboration avec des artistes pour des lectures poétiques, des analyses d’ouvrages, la mise au point de publications ou des conférences (J.C. Malgoire, F. Lancelot, W. Christie, J. M. Villégier, J. E. Gardiner) ainsi qu’à titre de conseiller dramaturgique (Montalvo-Hervieu en 2004 et 2010). Plusieurs institutions artistiques de niveau national lui ont demandé des conférences et des articles ou permis d’organiser des journées d’étude et des stages pour les étudiants (Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique de Paris et de Lyon, Cité de la Musique à Paris, Théâtre du Châtelet, Théâtre des Champs-Elysées, Département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale, Atelier lyrique de Tourcoing, Opéra National de Paris, Opéra National de Lyon, Comédie Française, Théâtre de La Métaphore et Théâtre du Nord à Lille, Musée du Louvre, Palais des Beaux-Arts de Lille, Théâtre national de Chaillot, Théâtre du Capitole à Toulouse, Opéra de Lille, Médiathèque de Lille).
Dans le domaine politique et de la philosophie politique, en dehors d’interventions devant des sociétés savantes ou dans des séminaires et des colloques de recherche spécialisés, elle a donné de nombreuses conférences d’intérêt général (IEP de Paris, Cercles Condorcet, Ecole Nationale de Police de Sens, Fédération des Clubs UNESCO, Centre d’Etudes et de Formation de la Police Nationale, Centre de Formation des Inspecteurs de l’Education Nationale, Conseil Général de la Haute-Garonne, CitéPhilo à Lille, Université populaire et Université du temps libre à Lille, Ligue de l’Enseignement, Ligue des Droits de l’homme).
En 1989, elle a co-écrit, avec Elisabeth Badinter, Régis Debray, Alain Finkielkraut et Elisabeth de Fontenay, la « Lettre ouverte à Lionel Jospin » connue sous le titre « Profs ne capitulons pas ! » publiée dans Le Nouvel Observateur du 2 novembre 1989.
C. Kintzler s’intéresse au rugby, sport sur lequel elle tient un blog et a publié plusieurs articles, notamment
– « Ouverture » dans Rugby, une passion, sous la dir. de Richard Escot, Paris : La Martinière, 2010.
– « Le rugby, objet à la fois perdu et produit par la civilisation », dans Propos mêlés sur le rugby, sous la dir. de Gilbert et Yannick Beaubatie, Anne Deplace, éditions Mille sources, 2020.
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