Archives de catégorie : Laïcité

La République laïque et les cultes : reconnaissance, méconnaissance, connaissance ?

Après le discours d’Emmanuel Macron au collège des Bernardins le 9 avril et les nombreux commentaires qui ont suivi, François Braize a rédigé cette utile mise au point touchant les relations entre l’État laïque et les cultes. La séparation n’implique pas pour l’État l’ignorance des cultes. La « non reconnaissance » des cultes que la loi de 1905 prévoit, et l’obligation de leur être indifférent, n’est ni une « méconnaissance », une non « connaissance », ni même une « ignorance ». Si cela demande une subtilité que les temps ne portent plus guère, c’est oublier le sens et la portée de la loi de 1905 que de penser le contraire.

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Macron aux Bernardins : la transcendance à l’eau de rose au service d’une politique

Jean-Michel Muglioni s’interroge sur le sens du discours prononcé par le président de la République le 9 avril dernier au Collège des Bernardins. Pourquoi flatter à ce point les catholiques ? On ne peut l’expliquer seulement par la sincérité de l’orateur. Son discours est politique, de même que sa conception du catholicisme et des religions. Malgré les apparences, ce n’est pas pour elle-même que l’exigence religieuse est invoquée ici. Après relecture de ce discours on se demande même s’il n’y a pas du vrai dans ce que dit Marx sur l’opium du peuple : il faut au libéralisme une caution dans l’autre monde pour justifier celui-ci. Catholiques, continuez de croire en l’au-delà, mais laissez-moi conduire tranquillement ma politique ! Peut-être trouvera-t-on ce commentaire trop violent, mais il exprime au moins l’impression fort désagréable d’un lecteur qui par ailleurs et jusqu’alors reconnaissait la tenue des discours du président de la République. Ici, nous avons la transcendance à l’eau de rose au service d’une politique. Et cela pour demander à la fin aux catholiques de dialoguer avec l’islam…

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Comment « sauver » le discours de Macron aux évêques

Est-ce bien le président de la République qui a parlé ?

En lisant le discours prononcé le 9 avril 2018 par Emmanuel Macron devant les évêques au Collège des Bernardins, je me suis demandé si c’est bien le président de la République qui a parlé. Déjà, dans un article précédent, j’avais fait quelques contorsions pour trouver sens à des propos qui lui ont été attribués sur la laïcité. Cette fois, il s’agit de propos authentifiés et de déclarations inquiétantes : je dois avouer que l’exercice est bien plus difficile et qu’il commence à me lasser. Mais enfin, et puisqu’il a été question dans ce discours – et avec quels accents – de « salut », je me lance derechef dans une périlleuse entreprise de sauvetage.

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« Territoires disputés de la laïcité » de Gwénaële Calvès

Constatant que « les juristes sont assez peu présents » dans l’abondance de publications consacrées ces dernières années à la laïcité, Gwénaële Calvès mobilise dans ce livre son expérience de professeur de droit public pour proposer une réflexion précise et de haute tenue en parcourant 44 « questions (plus ou moins) épineuses » relatives à la laïcité. Ces questions difficiles et quotidiennes, ce « droit mou » où s’entrecroisent les avis et les jurisprudences, forment des « territoires disputés » que le livre expose et éclaire en remontant à leurs enjeux fondamentaux.

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Tribune « Non au séparatisme islamiste »

Le Figaro du 20 mars 2018 a publié p. 2 la Tribune « Non au séparatisme islamiste » que j’ai signée. On peut la lire dans le pdf ci-dessous avec la liste des 100 signataires.

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« Laïcité, point ! » de M. Schiappa et J. Peltier

Le bref ouvrage écrit à deux mains par Marlène Schiappa et Jérémie Peltier Laïcité, point ! se présente comme une roborative mise au « point » à la fois militante et réfléchie. La laïcité de la République française n’a que faire d’adjectifs et d’accommodements surnuméraires qui la détournent de sa fonction libératrice, elle a besoin d’une exposition simple et claire. C’est à quoi s’emploie cet opuscule ; sa brièveté et son accessibilité sont aux antipodes d’une « pédagogie » condescendante ; il s’empare des concepts sans faire d’état d’âme et les fait travailler en toute simplicité.

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Entretien vidéo C. Kintzler-J. Cornil sur la laïcité (CLAV, Bruxelles)

Un entretien sur la laïcité entre Jean Cornil et Catherine Kintzler est accessible sur le site du CLAV (Centre laïque de l’audiovisuel, Bruxelles). Cette vidéo, réalisée par Quentin Van de Velde, a été tournée en juin 2017, elle vient d’être mise en ligne (15 janvier 2018). Durée : 26 minutes.

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2e partie de l’entretien Revue des deux mondes C. Kintzler-L. Ottavi

La Revue des deux mondes publie la seconde partie  du « grand entretien » entre Catherine Kintzler et Laurent Ottavi, consacré à la laïcité. Cette seconde partie de l’entretien (on peut lire… [lire plus]

République, société, laïcité… il y aurait une intruse ? (par F. Braize, J. Petrilli et B. Bertrand)

Monsieur le président, et si c’était parce que notre société a fait le choix d’être laïque que la République l’est ?

François Braize, Jean Petrilli et Bruno Bertrand proposent ici leur analyse des propos attribués au président de la République sur la laïcité. C’est avec plaisir que Mezetulle accueille leur texte, publié le 8 janvier sur le forum de Marianne. Autant qu’une analyse, qui vient enrichir d’un point de vue nouveau (et légèrement différent) celle que Mezetulle a publiée, il s’agit d’un appel à clarification. Or nous apprenons aujourd’hui même que Emmanuel Macron pourrait différer indéfiniment, sinon renoncer, à présenter le discours attendu sur la laïcité : en « jouant la montre », le président de la République avouerait-il une gêne politique « en même temps » qu’un embarras théorique à se prononcer sur le sujet ?

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Les propos sur la laïcité attribués au président Macron sont mal ficelés

Radicalisation et radicalité. La République est laïque, la société n’est pas tenue de l’être

À l’issue de l’entretien du 21 décembre auquel le président de la République a convié des dignitaires religieux, certains d’entre eux ont fait état de propos qui auraient été tenus en leur présence par Emmanuel Macron. Il aurait notamment mis en garde contre une « radicalisation » de la laïcité, et résumé sa doctrine par la maxime « La République est laïque, mais non la société ». Invitée par plusieurs lecteurs à donner mon sentiment à ce sujet, je m’appuierai sur des outils conceptuels déjà mis en place aussi bien dans les colonnes de Mezetulle que dans divers articles et dans mon livre ‘Penser la laïcité’. Quelle que soit la manière dont je les envisage, ces propos rapportés et fragmentaires me semblent mal ficelés.

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Identité et liberté de non-appartenance

L’injonction à l’identification par collection parcourt le discours politique et alimente le clientélisme. Le marquage identitaire se banalise et chacun est invité à se référer à des appartenances supposées lui donner « visibilité » jusque dans le champ politique. Mon identité est-elle le résultat de ces assignations où moi et les miens se pensent en exclusivité ? Ma liberté se réduit-elle à faire allégeance à des appartenances que l’association politique aurait pour fonction de faire coexister ?

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« Comment l’islamisme a perverti l’olympisme », lu par Fewzi Benhabib

La parution du livre « Comment l’islamisme a perverti l’olympisme » est on ne peut plus opportune au moment où Paris défend sa candidature pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024. Fewzi Benhabib en présente ici les motifs et les grandes lignes.

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Laïcité, séparation, neutralité (par Martine Cerf)

Adresse aux candidats aux élections législatives

La laïcité est aujourd’hui l’objet d’une abondance de réflexions et de commentaires volontiers relayés par les médias. Dans cette « Adresse », Martine Cerf s’emploie à dégager le concept de laïcité des pseudo-analyses qui s’acharnent à le brouiller en le confondant notamment avec une « neutralité » qui le rendrait inefficient.

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Constitutionnaliser 3 principes de la loi de 1905

Slate.fr a demandé à 100 chercheurs de rédiger, dans un calibre restreint, des « propositions pour la France » avant l’élection présidentielle. Invitée à cet exercice, j’ai proposé la constitutionnalisation de trois… [lire plus]

Laïcité et intégrisme

Le régime politique laïque installe une dualité libératrice permettant à chacun d’échapper aussi bien à la pression sociale de proximité qu’à une uniformisation officielle d’État. Les intégrismes, qui ne souffrent aucun point de fuite, ne peuvent que le détester. Aussi la laïcité est-elle le point de résistance le plus puissant pour les affronter – à condition de ne pas renoncer à cette puissance par des « accommodements » qui la ruinent.

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Loi, laïcité, droits des femmes, coutumes dans le débat public

Quatre notions difficiles à démêler

Jean-Michel Muglioni propose une analyse de notions. Son ambition est seulement de faire quelques distinctions pour permettre de s’orienter dans des débats où règne la plus grande confusion. Par exemple, en République, la loi ne règle pas les manières de s’habiller ; ou encore la défense de la laïcité et celle des droits des femmes ne doivent pas être confondues, etc. La rhétorique antirépublicaine joue sur la confusion de ces ordres. Les distinguer est donc essentiel, si l’on ne veut pas lui donner raison, comme le font trop de réactions improvisées ou parfois même simplement racistes.

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« L’enseignement du fait religieux » : un livre de S. Urbanski, lu par Alain Policar

Alain Policar montre comment le livre de Sébastien Urbanski, ‘L’enseignement du fait religieux. Ecole, république, laïcité’ (PUF, 2016) pose la question des objectifs de l’enseignement du fait religieux à l’école publique, en dégage les enjeux philosophiques et politiques par un examen à la fois ample et minutieux des discours qui le promeuvent, le justifient ou le critiquent. [Avec l’aimable autorisation de la revue Nonfiction]

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« Une France soumise. Les voix du refus », sous la dir. de Georges Bensoussan et al.

‘Une France soumise. Les voix du refus’, collectif sous la dir. de Georges Bensoussan, Charlotte Bonnet, Barbara Lefebvre, Laurence Marchand-Taillade, Caroline Valentin (Albin-Michel). Un recueil de témoignages accablants et d’analyses sur le développement du communautarisme, l’extension de l’islam politique, le sectarisme, le sexisme, et sur les ravages du multiculturalisme en France. La lecture en est d’autant plus éprouvante qu’elle souligne une lâcheté collective qui met en péril le modèle républicain.

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