Je fais partie de ceux1 qui mettront un bulletin « Macron » dans l’urne sans faire d’état d’âme dimanche. Cela n’emporte pas l’adhésion aux propositions de ce candidat et c’est sans enthousiasme que j’irai au bureau de vote. L’enjeu me semble en effet se situer un cran au-dessous de la politique. On peut déplorer d’en être là, mais c’est loin d’être négligeable : on passe du niveau de la construction à celui des fondations ; c’est du politique qu’il s’agit. Et l’arithmétique la plus bête parle aussi en ce sens.
Mon propos ici n’est pas d’exposer en détail pourquoi le programme présenté2 par Emmanuel Macron est très loin de recueillir mon adhésion3. Par ce scrutin il ne s’agit pas en effet à mes yeux – et c’est le sens que je peux donner à l’usage de l’expression « front républicain » – de se prononcer sur des programmes. Se prononcer sur des programmes, se demander si l’un est préférable à l’autre, supposerait que leur comparaison soit pertinente : c’est déjà avoir consenti à les placer dans un champ politique homogène, à les considérer comme parties prenantes d’une même conception fondamentale de la cité. Or il s’agit cette fois de préserver les conditions même de possibilité du champ politique républicain, lequel non seulement rend possibles les désaccords mais est constitué par eux.
Voilà pourquoi la tenaille électorale dans laquelle nous sommes pris (que certains qualifient de « chantage »), nous ramène un cran au-dessous de la politique : nous sommes confrontés au politique tout simplement, à la question de la cité. Il y aurait effectivement « chantage » si ce scrutin était uniquement interprété en termes de choix d’une politique plutôt que d’une autre, et il appartiendra à Emmanuel Macron, s’il est élu, de se garder de cette interprétation (ne serait-ce que parce qu’elle lui serait politiquement coûteuse). Mais il y a, de toute façon, tenaille parce que le choix de dimanche concerne le soubassement même de l’objet politique, la manière dont il est conçu. Se sentir forcé de choisir un programme n’est pas la même chose que se sentir obligé de réaffirmer le moment politique républicain : la force est subie de l’extérieur, l’obligation est un devoir que l’on s’impose à soi-même. Cette réaffirmation n’invalide en rien l’opposition ultérieure à un programme, elle la rend plus exigeante même, mais elle n’est pas sur le même plan.
Je n’ignore pas que certains renvoient dos à dos, avec les programmes, les conceptions fondamentales, prétendant qu’il s’agirait, de part et d’autre, d’un « totalitarisme » – celui du « patron » n’ayant rien à envier à celui de la « patrie » version FN. C’est en vertu de la même confusion, cette fois inversée, qu’on banalise le totalitarisme islamiste et qu’on s’y rend aveugle en lui refusant le statut politique, le réduisant à du « crime » de droit commun. Rien d’étonnant à ce que ce soient parfois les mêmes qui accusent Macron de totalitarisme et qui regardent ailleurs s’agissant de l’avancée d’un mouvement politique évidemment totalitaire et meurtrier.
Une dernière remarque, de nature arithmétique. Le mot d’ordre « Pas une voix pour Le Pen » ne peut pas, sauf instrumentalisation du vote d’autrui, se traduire par une revendication d’abstention ou de vote nul. Sauf instrumentalisation : car les belles âmes qui entendent ne pas se salir avec un bulletin « Macron » comptent bien que tout le monde ne fera pas de même. Les petits malins aux mains propres raisonnent comme les fraudeurs dans les transports qui comptent sur la bêtise de ceux qui paient4 ! Il faudra bien quelques millions d’électeurs pour oser dimanche la bêtise d’un bulletin « Macron », seul efficace pour éloigner le FN, ici et maintenant. Je suis au nombre de ces bêtes-là.
Notes
1- Et non pas de « cellezéceux ». Est-ce que quelqu’un pourrait expliquer au personnel politique que le genre dit « masculin » est non-marqué en français, et qu’il n’est pas besoin de diviser aussi obstinément l’humanité en deux ?
2 – Est-ce que quelqu’un pourrait lui expliquer – un professeur de français par exemple – qu’il existe quelques équivalents, selon le contexte, au verbe « porter » ? Il doit être très fatigué à force de « porter » tant de choses !
3 – Je me permets de renvoyer les lecteurs au sommaire des articles publiés sur Mezetulle, notamment en matière de républicanisme, de laïcité, de politique scolaire, de culture et d’humanités, de considérations sur le travail, et cela depuis 2005 date de création du site,.
4 – En mettant ce texte en ligne, je prends connaissance l’édito de Riss dans Charlie-Hebdo de ce mercredi 3 mai, qui se conclut sur le même argument : « Ce non-choix est en fait un choix. Celui de ne pas se mouiller et de laisser les autres le faire. Oui, il y aura toujours de bons couillons pour faire le sale boulot à la place des autres et glisser dans l’urne le bulletin du candidat qui déplaît pour en éviter un bien pire »… et d’enchaîner, lui aussi, sur un exemple inspiré du métro – plus grave cependant que le mien : « Un peu comme dans le métro lorsqu’une femme se fait agersser sous les yeux des passants indifférents qui se disent ‘il y a bien quelqu’un qui va s’en occuper, moi, je n’ai pas le temps’ »
© Catherine Kintzler, 2017.
Chère Catherine,
Après avoir pensé (comme beaucoup) aux « bénéfices » d’une stratégie de rupture (en votant blanc) avec ce système démocratique pourri qui nous oblige depuis 59 ans à voter pour le « moins pire », je me suis totalement et assez rapidement rallié à votre positionnement.
Deux raisons principales à cela :
– il faut voir comment sur certains blogs et réseaux sociaux est distillé (à l’évidence par des affidés « bien intentionnés ») « l’équivalence » entre Macron et Le Pen… qui essaye de nous démontrer comment le FN est devenu un parti « fréquentable », et comment le néolibéralisme incarné par Macron serait un fascisme comportant des dangers pires que ceux de Le Pen… « Ils » ont vraiment passé la surmultipliée pour parachever leur entreprise de dédiabolisation de ce parti et le pire, c’est que ça semble très bien fonctionner avec tous les amnésiques de l’histoire… et ça fait peur…
– je suis atterré par la confusion entretenue et les mésusages des mots, comme si ceux-ci n’avaient plus aucun sens. Par exemple, tout devient « fasciste », y inclus le fait de dire à quelqu’un qu’il fait un choix en n’en faisant pas. Cette confusion (sciemment entretenue) est vraiment dangereuse et rend le débat politique complètement surréaliste. Quand on en arrive à confondre le fascisme avec les pratiques maffieuses de certains groupes financiers, c’est qu’on a franchi une étape supplémentaire dans la « dématérialisation » du pire ; et tout devient possible, y inclus, par exemple, qu’on ne puisse plus identifier que ce que veut faire MLP avec tous les étrangers résidants en France n’est pas différent des politiques xénophobes et racistes des plus sombres pages de notre histoire.
Bref, ce niveau de confusion ne présage rien de bon. Aussi tant qu’à choisir, je préfère le choléra Macron que je pourrai continuer à combattre à la peste brune Le Pen dont je ne pourrai pas me défendre, sauf à rentrer dans un processus de guerre civile.
On vit vraiment une époque très sombre, et certains (peu nombreux) comme vous ont bien du mérite à garder la rigueur nécessaire pour ne pas sombrer dans l’hystérie ambiante.
Bien amicalement.
Bonjour Incognitototo,
Effectivement (en réponse à votre message du 03 mai 2017), il y a bien des malentendus, confusions, amalgames des « amnésiques de l’histoire » comme vous dites… qui ne sentent pas bon.
Mais d’abord, petite piqûre de rappel : un « FN » a bien existé dans les années 1940, mais c’était un mouvement (pas un parti) de Résistants, donc beaucoup plus proche de la gauche et surtout pas de l’extrême-droite. Le « FN » de Jean-Marie Le Pen a été créé dans les années 1970, si je ne m’abuse.
« … tout devient « fasciste », y inclus le fait de dire à quelqu’un qu’il fait un choix en n’en faisant pas. Cette confusion (sciemment entretenue) est vraiment dangereuse […] Quand on en arrive à confondre le fascisme avec les pratiques maffieuses de certains groupes financiers, c’est qu’on a franchi une étape supplémentaire dans la « dématérialisation » du pire »
Je suis d’accord avec vous sur ce point, mais je ne comprends pas la suite : « tout devient possible, y inclus, par exemple, qu’on ne puisse plus identifier que ce que veut faire MLP avec tous les étrangers résidant en France n’est pas différent des politiques xénophobes et racistes des plus sombres pages de notre histoire ».
Sincèrement, vous croyez vraiment que MLP va croquer ces pauvres migrants avec une bonne sauce à la crème ? Dans ce cas, c’est vous qui tombez dans le panneau de l’obscurantisme moutonnier… Je vous rappelle que MLP a été avocate et a défendu des sans papiers !!! De plus, il ne faut pas être sorti d’une grande école pour voir que l’immigration massive de gens, qui plus est ne respectent pas et insultent les Français, est un grave problème dans notre pays déjà en proie à des problèmes socio-économiques. Ne confondons pas « réguler » et « tout fermer ».
Rien n’est fait pour accueillir autant de personnes mais il faut que les Français se plient sans rien à redire au desiderata des « migrants ». Rien ne se fait non plus pour éradiquer ces malfrats, violeurs et autres terroristes qui, quoi que vous pensiez, sont majoritairement issus de ces vagues migratoires.
Si je comprends bien, vous allez voter Macron, à contre-cœur (ça fait bien de dire ça, ça fait branché) parce que MLP, c’est la xénophobe raciste et méchante (ça fait cliché de dire ça, on ne peut plus poncif)
Vous préférez voter pour un Hitler en puissance, si, si, ce n’est pas MLP la prêtresse du nazisme de nos jours (lisez les quelques très intéressants et sérieux articles qui circulent sur la toile). Par exemple :
[https://www.contrepoints.org/2016/08/22/115302-la-peur-de-rappeler-les-racines-socialistes-du-fascisme]
[http://www.causeur.fr/presidentielle-le-piege-macron-le-pen-44124.html]
[http://www.causeur.fr/presidentielle-debat-macron-le-pen-44041.html]
La France ne peut pas rester sans chef et il faut voter pour le « moins pire », et pour moi le « moins pire, c’est MLP. À ce propos, je ne comprends pas votre phrase « Aussi tant qu’à choisir, je préfère le choléra Macron que je pourrai continuer à combattre à la peste brune Le Pen dont je ne pourrai pas me défendre, sauf à rentrer dans un processus de guerre civile »
Estimeriez-vous que Macron serait « pourfendable » au besoin ? Vous vous trompez lourdement, et là c’est à vous de faire de « l’amnésie » : les récents 49.3 ont été là pour rappeler que les gus au pouvoir sont tout-puissants et agissent en toute impunité.
Je ne fais pas une confiance aveugle dans MLP, mais je me méfie encore plus de Macron : tendez la main au malin et il aura tôt fait de vous dévorer le bras…
Enfin, à vous de voir ; mais n’oubliez pas, il y a 80 ans, quelque part en Allemagne, un homme a d’abord fait du bien à son pays (autoroutes, voitures pour tout le monde…) puis s’est très vite transformé en personnage immonde, cruel et raciste…
Dommage que vous n’ayez pas suivi votre premier élan, à savoir penser à « une stratégie de rupture (en votant blanc) avec ce système démocratique pourri qui nous oblige depuis 59 ans à voter pour le « moins pire » »
Bien à vous
Très vite, trop vite sûrement. « sans faire d’état d’âme » ne sera pas mon état d’esprit, si je puis dire, dimanche. Surtout que rien ne différenciera le mien bulletin, avec mon « âme » en état de n’être pas bien, d’un bulletin déposé, guilleret et sûr de lui… Mais il le faut. Au moins puis-je me rallier à la certitude que l’expression de mon désaccord avec le programme macronien pourra trouver forme, et même formulation, dans la minute qui suivra les résultats (c’est une image bien sûr), dans ce cas, et dans ce cas seulement. Ce n’est pas la moindre des raisons de glisser cette foutue enveloppe dans l’urne, il y en a quelques autres, mais je m’aperçois qu’elles s’y ramènent finalement toutes, car le bulletin Le Pen est l’exacte négation du Politique.
( Comme vous avez raison d’infatigablement répéter ce que disent vos notes 1 et 2…., infatigablement j’y souscris).
Chère Madame, merci pour votre article, qui nous invite à prendre de la hauteur, afin de guider notre choix. Pour vous répondre, il me parait utile de conserver cette altitude, et de rappeler l’historique de la prochaine consultation électorale.
RÉSULTAT DU PREMIER TOUR (1)
La première ligne fait état des candidatures non retenues pour participer au second tour
Candidatures non retenues……19 721 994 soit 58.55% d’électeurs inscrits
Abstention + blancs + nuls……..11 522 305 soit 24.21% d’électeurs inscrits
M. Emmanuel MACRON…………08 657 326 soit 18,20 % d’électeurs inscrits
Mme Marine LE PEN………………07 679 493 soit 16,14% d’électeurs inscrits
TOTAL…………………………………47 581 118 soit 100% d’électeurs inscrits
Comme chacun sait, le principe de toute consultation électorale est d’appeler les citoyens inscrits sur les listes électorales à s’exprimer. Lors du premier tour des présidentielles de 2017, la grande majorité des électeurs n’a voté ni pour M. Emmanuel MACRON ni pour Mme Marine LE PEN. Cette majorité représente 82,76% du total des électeurs inscrits sur les listes électorales. Nous ne pouvons considérer cependant que ces électeurs ont tous exprimé une opinion, les votes exprimés ne représentant que 75,78 %. De nouveau, lors du second tour, les même citoyens inscrits sur les listes électorales seront invités à s’exprimer. Les 82,76% qui n’ont voté, au premier tour, ni pour M. Emmanuel Macron ni pour Mme Marine LE PEN devront effectuer un nouveau choix. Le vote n’étant pas obligatoire, ils pourront s’abstenir, voter blanc ou nul, ou voter pour l’une des deux candidatures. Dans les trois premiers cas, ces électeurs perdront leur poids électoral. Formulé autrement, le choix consiste à voter pour l’une des deux candidatures pour laquelle ces électeurs n’ont pas voté au premier tour, ou à perdre leur poids électoral. Nous pouvons estimer que face à la perspective de perdre leur poids électoral, tous les électeurs inscrits préféreront encore effectuer un vote n’exprimant pas leur opinion. Pour autant, pouvons-nous porter un jugement d’ordre strictement citoyen et politique à l’égard ou à l’encontre des électeurs qui préfèrent perdre leur poids électoral plutôt que d’exprimer une opinion contraire à leurs convictions ? N’y-a-t-il pas ici la preuve que le mode de scrutin retenu ne fonctionne pas correctement ? Comment pourrions nous faire le choix « du politique » si les candidats que nous avons élus au cours des précédentes consultations ne l’ont pas fait, eux aussi ? Ne les avons-nous pas élu précisément, et avant tout pour organiser des consultations électorales justes et honnêtes, donc pour choisir le mode de scrutin le plus proche de cet idéal ?
Fraternellement,
Jacques SAUSSARD.
(1) Sources http://www.interieur.gouv.fr (04/05/2017)
Je crois que c’est assez simple : faire comme si ma voix était décisive.
Ne pas voter Macron, c’est ne pas donner un suffrage à une idéologie libérale détestable en ce qu’elle nie l’humain, et s’emploie comme je crois l’écrit JC Milner à faire « la politique des choses ».
Mais en espérant secrètement que les autres voteront Macron et m’éviteront et la guerre civile et le cauchemar Le Pen fille.
Le pari est risqué et finalement moralement irresponsable. Je voterai donc Macron.
Vous avez raison pas besoin d’en faire des tonnes comme certains des autres commentaires; l’essentiel tient en peu de mots et le reste est du bavardage…
Aujourd’hui, face à l’horreur d’hier au soir, au diabolique effrayant et jusqu’à dimanche soir au moins, JE SUIS MACRON !
Ni revanche, Ni oubli
Il me semble qu’une série d’éléments factuels ne sont pas pris en compte dans votre choix. Qui ne sera pas le mien. Je parlerai ici de la présidentielle et non pas des législatives pour lesquelles je ne tiendrais pas le même discours.
Je vous rappelle que le FN s’est développé sous Mitterrand qui en a fait un barrage… contre la droite. Façon de nous laisser qu’un seul choix, c’est-à-dire aucun. Il s’est développé aussi via le courant catholique intégriste remis en piste par Jean Paul 2 qui a investi le champ politique d’une façon pas très laïque si j’ose dire. Ce n’est pas historiquement un vote ouvrier – qui serait stupide par définition – mais qui finit par l’être aussi, et pas principalement. Ce n’est pas une lecture personnelle de l’histoire, ceci a été développé par différents journalistes ou chercheurs.
Mitterrand en a profité pour proposer à la jeunesse un autre combat que la lutte des classes : la lutte contre toutes les discriminations. Le franchouillard est devenu la cible de tous les « plus ouvert que moi tu meurs ». La gauche, j’en suis, a passé son temps à fabriquer son objet de haine (un ouvrier stupide qui votait communiste probablement dont on ne peut pas tenir compte). Je n’ai pas joins ma voix à cette chasse à cours.
Par ailleurs, si le vote FN était un vote fasciste, il aurait fallu interdire ce parti quand il était temps – que les fascistes y soient comme des poissons dans l’eau n’en fait pas un parti fasciste -. Si cela n’a pas été fait, c’est soit par lâcheté soit pas intérêt. Je ne peux pas en juger. Je peux dire cependant qu’il y a aujourd’hui un Parti Chrétien Démocrate, pas un club, qui se présente à des élections générales. Même question : comment cela est-il possible ? Quid de l’avenir si on laisse se développer des partis de cette nature ? C’est-à-dire franchement obscurantiste et potentiellement fasciste.
Faire barrage avec sa simple voix est un drôle d’argument dans une élection démocratique où ma voix ne compte que pour 1. Je ne peux donc pas faire barrage du tout et si ce vote devenait majoritaire un jour – ce que je ne crois pas – il serait la voix du peuple et nous aurions à le respecter.
Mais n’oublions pas que nous avons une constitution qui empêche qu’un parlement vote des lois discriminatoires. La question économique est plus complexe car il y a une grande prétention à savoir ce qui est bon techniquement pour l’avenir quand on n’est pas économiste. Je crois que nous jouons à nous faire peur avec l’épouvantail qui présente aussi des intérêts psychologiques.
Enfin, il y a tellement d’électeurs (libéraux et socio-libéraux) qui doivent voter par adhésion pour E.Macron que celui-ci n’a pas besoin de ceux qui ont des états d’âmes. Bien sûr il y a la honte aux yeux du monde si le score de etc… J’avoue que cet argument ne m’atteint pas. J’ai fait mes preuves dans la lutte laïque et anti-fasciste pour ne pas être culpabilisé par ceux qui ont méprisé le Non populaire à la constitution européenne.
Last but not least. Ceux qui veulent faire barrage au fascisme, et là je ne m’adresse pas à vous bien entendu, devraient simplement compter les morts et écouter les menaces très concrètes et actuelles pour savoir où doit se mener la lutte de toute urgence. Mais les français adorent « transférer » le débat politique sur la dernière guerre mondiale et la dernière guerre coloniale. Une façon de donner corps à nos identifications héroïques et de s’acheter une conduite à bon compte. Hélas pour nous la messe est dite, les français ont été ce qu’ils ont été et leur sélectif anti-fascisme actuel ne rachètera pas nos turpitudes passées et ne nous protégera pas pour le futur. Se coltiner le réel est d’une toute autre nature, ça demande un autre courage, vous pouvez en témoigner, et c’est mortel. Aussi il y a un intérêt psychologique à déplacer la lutte contre les fascismes au seul fascisme franchouillard : c’est sans risque.
Mes cordiales salutations
Eh! bien voilà, le « débat » MLP/EM s’est terminé il y a peu, je suis loin d’avoir tout vu, ne m’y mettant qu’au bout de 45 mn au moins.
A partir d’environ 50 mn, ou un peu plus je crois, croyez-moi ou pas : j’avais presque ¨PITIE » de MLP! Macron restait maître de lui, ne se permettant aucun écart de langage ou de comportement, face à une MLP qui parlait parlait parlait, et puis riait, et reparlait, comme si elle perdait les pédales, et on aurait pu croire qu’elle avait appris presque par coeur ce qu’elle comptait dire; elle parlait et riait et citait des noms, sans cesse, pendant que Macron tentait de placer ses arguments, ses messages. J’oserais avancer que son bon sens lui échappait …
Franchement, franchement, si cette personne avait été MA candidate, je me serais effondrée de colère et de rage, me répétant intérieurement « Mais que fait-elle !!! Que fait-elle !!! Quelle affreuse image donne-t-elle en ce moment! Stop, Marine, stop, arrête le massacre … »
Bon, comme je suis exactement sur la même ligne que vous, chère Catherine, j’irai glisser mon bulletin MACRON sans aucun état d’âme, si, au fait, l’âme tout à fait en paix et sans aucun scrupule ! Et même sans me boucher le nez, comme je suppose certains feront … Oui, Macron vient de la banque, oui, c’est un libéral, oui, oui, … mais son programme, le connaissez-vous ? Est-ce volontaire : il n’a pas été très PRECIS, durant toute la campagne, l’avez-vous remarqué ? Serait-ce qu’il se méfie des promesses trop alléchantes et donc difficilement tenables, et donc NON tenues ? Nous en savons quelque chose, n’est-il pas ?
Qui sait ? Il y a de fortes probabilités qu’il soit élu, eh! bien nous pourrions peut-être connaître de bonnes surprises, inattendues, miraculeuses … (non, là je rigole …). Monsieur Incognitototo va agir comme nous, mais en regrettant de ne pouvoir qu’adouber le « choléra » Macron …
La peste brune, j’en conviens . Le choléra ??? Pourquoi un jugement aussi péremptoire (et peut-être injustifié) ?
EM est nouveau, nous ne l’avons jamais « essayé », alors, pas d’à priori, attendons de voir …
Si vous en avez l’occasion, essayez de voir en replay l’émission « 28 MINUTES » de ce jour, 3/05, diffusée sur ARTE de 20h05 à 20h50, environ.
Elisabeth Quin recevait d’abord une femme passionnée des primates, qui a parlé des animaux avec chaleur, dont je me procurerais bien l’ouvrage qu’elle a écrit (je ne sais plus le titre …).
Et puis a eu lieu le « débat » , sujet : vaut-il mieux voter Macron ou blanc ou s’abstenir … ? Les participants : H. Guaino (voui !), André Comte-Sponville, philosophe (partisan bien sûr du bulletin), et d’un certain Juan ….. (décidément, ma mémoire !!!), jeune président de Wikileaks, ou quelque chose comme ça, ardent défenseur de l’abstention ou du vote blanc … Emission très instructive, vraiment !
Pour finir, je finis de citer l’éditorial de Riss, dans le Charlie-Hebdo de ce jour, par lequel vous terminez, Catherine, votre billet : « Dimanche, il faudra choisir si vous vous arrêtez pour faire un geste, ou si vous passez votre chemin ». (rappel : exemple d’une femme agressée dans le métro, pour qui personne ne réagit, pensant qu’il y aura bien quelqu’un pour le faire …).
Je ne passerai pas mon chemin, et sans vouloir donner de leçon ni juger, je dirais que ceux qui regarderont ailleurs nous feront courir de bien grands risques …
Chère Annette,
Pourquoi le choléra ? Je ne vais pas encombrer ce blog de considérations médicales sur la symptomatologie de cette maladie, mais nous en verrons (assez vite je pense) les effets…
Cependant, je vais vous dire pourquoi cette image me va très bien. J’ai travaillé dans le type de milieu dans lequel Macron a fait sa carrière. Il y a un élément qui n’a jamais été évoqué médiatiquement et que je vais (peut-être) vous révéler : la banque Rothschild est une Goldman Sachs à la française (du moins si on peut encore donner une nationalité à ce type de structures transnationales).
On ne rentre pas dans ce type de milieu, en y ayant fait une ascension aussi fulgurante (associé gérant au bout de 2 ans d’activité), sans avoir été adoubé et avoir passé un « pacte de sang » vous engageant au-delà de vos fonctions officielles. Il faut savoir que ce type « d’entreprises » bancaires fonctionne comme des sectes et qu’on ne fait pas qu’y exercer le métier de la banque… Prenez connaissance, par exemple, de tous les « anciens » de Goldman Sachs qui se retrouvent à la tête d’institutions européennes et autres et vous constaterez que les thèses complotistes sur la finance qui dirige le monde, ont de quoi s’étayer sur du réel.
Dois-je vous rappeler, par ailleurs, que Pompidou (ancien Rothschild) est celui qui a permis aux banques d’investir le marché des dettes publiques (loi 1973), créant pour elles une manne perpétuelle, dont elles profitent toujours aujourd’hui sans avoir rien à faire…
Aussi à l’évidence, au vu des soutiens médiatiques et de son ascension fulgurante et totalement fabriquée, il est là pour une mission précise, mandaté par le cercle de ceux qui le soutiennent. Je ne veux pas jouer aux cassandres, mais selon toute probabilité, nous aurons du toujours plus de la même chose dans la voie de la libéralisation des marchés financiers, du desserrement des règles prudentielles, de l’exacerbation des déréglementations… et cetera ; toutes mesures soigneusement passées sous silence dans son soi-disant programme…
Alors, oui, je vais voter pour le choléra-Macron, en toute conscience et sans aucune illusion, même si par contraste avec Le Pen, je vous accorde qu’obligé de choisir, on préférerait dîner avec lui, plutôt qu’avec elle…. mais c’est tout.
Bien cordialement.
Ouh! la la, Incognitototo, voilà que vous me faites peur … Non, je ne savais pas tout cela, rien d’autre que la débâcle financière de 2007/2008, notamment les gros titres au sujet de Goldman Sachs. Je parle de gros titres, car je ne saurais pas en dire beaucoup plus. Peut-être devrais-je en avoir très honte, d’accord j’ai honte, j’avoue : je ne comprends RIEN, absolument rien, au fonctionnement du monde des banques, de la finance, etc …
Vous me donnez des renseignements effrayants, vous évoquez des « sectes », et sur ce sujet, je pense que vous en savez beaucoup et n’affirmez rien à la légère. Il est vrai qu’un moment j’étais envahie de textes, vidéos, articles, concernant la théorie du « complot », et un ami m’a dit un jour de ne pas croire tout ce qu’il considérait comme des élucubrations… J’étais soulagée de penser que je devais en effet abandonner tous ces sujets horrifiques …
Alors, après votre mise au point, il me semble que je dois rester très méfiante en effet. Jusqu’ici, EM nous a toujours montré un visage avenant, souriant, ne nous a parlé que de façon très rassurante, mais toutes ces belles images cachent sans doute des vérités moins plaisantes, ainsi que vous semblez le dire.
Allons-nous, après son élection, nous réveiller d’un beau rêve et nous retrouver au coeur d’une réalité plus sombre? Cela se peut, c’est sans doute probable. Alors, une fois éliminé le danger le plus flagrant, si EM se détourne du chemin bordé de roses qu’il nous a fait miroiter, s’il veut s’engager là où nous refusons d’aller, le combat (re)commencera, de nouveau il faudra dire NON, de nouveau ce sera la bagarre, et la plupart de ceux qui auront choisi le bulletin MACRON par défaut (et je crois qu’ils sont nombreux) se manifesteront, d’une façon ou d’une autre…
Avec mes remerciements de m’avoir, en quelque sorte, ouvert les yeux, et conseillé de rester sur mes gardes!
Cordialement
On attendait un billet comme le votre pour espérer ramener à la raison tous ceux qui se perdent derrière les « jésuiteries » (de gauche ou de droite) de navrants Ponce Pilate de pacotille. Donc merci !
Des postulats et des figures imposées !
Oui Riss a raison : il faudra bien que certains y aillent mettre un bulletin Macron dans l’urne, et nous irons…. Cette campagne de 2017 est exceptionnelle…. De sondages en bavardages autour …. Dès avant le premier tour on a posé et imposé deux évidences. Marie Le Pen serait au deuxième tour et seul Macron pouvait la battre. Citoyens vous n’avez pas le choix ! D’où un conditionnement des Français semblable à celui subi au moment du débat sur le traité européen de 2005.
Mais, que prépare-t-on en fait à ce jeune postulant, ni de droite ni de gauche, novice en politique ? Une belle aventure ? Pas sûr ! Tapis dans l’ombre les appareils des partis ne souhaitent qu’une chose reprendre le pouvoir après et envoyer le plus de députés de leur camp pour contrer ce qu’il pourrait entreprendre.
A quel nouveau conditionnement les médias vont-ils soumettre les citoyens : « Votez En marche car vous devez donner une majorité au nouveau Président ? » OU ?
Ou bien dès son élection « le rempart républicain », ce nouveau petit Roi se retrouvera nu et aussitôt vilipendé ? Moment inédit. Affaire à suivre.
Chantal Crabère
Avant même le débat Le Pen-Macron, j’avais choisi de voter pour lui en me bouchant le nez, et en oubliant sa mine de gamin ébloui par lui-même, qui n’en revient pas d’être aussi merveilleux. Après avoir entendu une partie du débat, mon opinion sur Le Pen ne s’est pas modifiée, car elle s’est montrée pire que Le Pen — grossière, incompétente, parfois ignoble –, mais j’ai été impressionnée par Macron : sa fermeté, sa compétence (même si je ne partage pas ses choix en matière sociale et économique), son engagement envers l’ensemble de la population. Enfin, il avait perdu sa mine de délégué de classe amoureux de lui-même, et il se concentrait sur une adresse à tous les Français.
Mon vote ne sera pas d’adhésion à son programme, mais, tout de même, d’une certaine confiance dans son respect de l’Etat de droit et son engagement envers tous.
Dommage que ce billet se contente de critiquer ce qui, je vous le concède volontiers, serait assurément de mauvaises raisons de ne pas voter Macron. Vous avez raison, il n’est pas fasciste, et il est irresponsable de ne pas lui accorder son suffrage si par ailleurs l’on redoute l’arrivée de Mme le Pen au pouvoir.
Cependant, vous semblez considérer Mme le Pen dangereuse pour LE politique et, malheureusement, ce jeu de mots certes habile tient ici lieu de toute argumentation. Pourquoi serait-elle opposée au principe de pluralité des opinions, ou, en un mot, « fasciste » ? Qu’est-ce qui vous fait penser qu’elle ne s’est pas émancipée de ce que j’appellerai son milieu familial, étant entendu qu’elle en a la possibilité comme tout autre ? Dans son programme, la nationalité ne me semble pas assimilée à une essence, puisque Mme le Pen ne s’oppose aucunement au principe de naturalisation.
De plus, votre rapprochement avec les questions d’islam politique me paraît particulièrement malvenu. Il faut, pour le comprendre, lire cet article : http://ripostelaique.com/macron-accuse-davoir-promis-des-circonscriptions-aux-islamistes.html . Il éclaire sur les raisons du soutien de l’UOIF à M. Macron.
Hier soir encore, celui-ci a recyclé l’immonde thèse selon laquelle les islamistes souhaiteraient la victoire de Mme le Pen, alors que… c’est lui qu’ils soutiennent ! Cette thèse de M. Macron sous-tend que Mme le Pen ne serait pas capable de distinguer musulmans laïcs et politiques (ne serait-ce pas, plutôt, le cas de M. Macron ?), et, surtout, que ces derniers eux-mêmes ne feraient plus la distinction et combattraient, pour ainsi dire, les uns pour les autres… ce qui ne serait, alors, que le résultat des politiques laxistes menées jusque là, que M. entend reconduire.
En résumé, votre billet risque de ne prêcher que des convaincus, alors qu’une véritable argumentation sur la nature du danger que représenterait, selon vous, Mme le Pen serait si intéressante de votre part.
Je crois que vous n’avez pas lu de près le texte, s’agissant du totalitarisme islamiste.
La thèse d’un souhait de la victoire de Le Pen par les islamistes n’est pas propre à Macron : il l’a, à ma connaissance, empruntée à Gilles Kepel.
Sur la nature du danger FN, quelques rapides indications. L’actualité des origines idéologiques de celui-ci n’est pas qu’un lointain souvenir comme en témoigne le récent retrait de JF Jalkh de la présidence par intérim. Des éléments du programme de Marine LP concernent directement les libertés formelles en tant que telles. En jouant sur l’ambivalence de l’expression « espace public », il est question de bannir le port de certains signes religieux de l’ensemble de l’espace accessible au public et non pas de l’espace participant de l’autorité publique. Ce n’est pas un détail technique, il y va de la conception de la liberté d’expression (laquelle comprend réciproquement qu’on puisse dire et manifester publiquement tout le mal qu’on pense de telle ou telle religion, du port de tel ou tel signe) ; je me suis très précisément expliquée sur cette distinction à longueur d’articles en ligne depuis l’affaire du gîte d’Epinal en 2007 et dans mon livre, auquel je vous renvoie pour ne pas lasser ici les lecteurs (Penser la laïcité, Minerve, 2015, chapitre 3). Le Pen a retiré précipitamment la proposition visant à limiter la gratuité de la scolarité publique pour certains enfants au motif de la situation de leurs parents. Il est vrai qu’une condition de nationalité a longtemps été exigée par la République française pour le recrutement dans la fonction publique – avec des modalités particulières -, mais à supposer qu’on puisse la rétablir quid de son extension rigide en matière de droit social ? C’est une façon de faire refluer les droits de l’homme sur ceux du seul citoyen. Cela mérite pour le moins réflexion, cela pose un problème non seulement de programme mais de conception de l’association politique, ce que j’appelle le politique.
Ensuite, mais seulement ensuite, on peut entrer dans le débat sur les programmes, dans le débat sur la politique. C’est ce que le candidat Macron a fait hier soir 3 mai, et sur ce point je rejoins ce qu’en dit Jeanne Favret-Saada (dans le commentaire précédent), Le Pen a été réduite à sa vacuité et à sa vulgarité. Ce qui ne valide pas pour autant l’intégralité du programme « Macron », mais ce qui est un élément à considérer dans la décision.
[NdE] Voir le commentaire de « François Braize » du 4 mai ci-dessous, l’auteur me signale qu’il s’agit d’une réponse à « Daisy ».
Il y a beaucoup du Non de 2005 dans les présidentielles de 2017. Et presque autant de « nonistes » potentiels dimanche prochain. (Comme on peut encore le lire dans le Monde du 3 avril dans l’entretien qu’y donne un Régis Debray). Nonistes d’hier, « abstentiononistes » demain.
Mais une majorité disparate de nonistes ne fait pas une majorité pour gouverner. Une majorité de gens dénonçant ce qui se fait ne fait pas une majorité pour dire ce qui doit se faire. Une majorité hétéroclite de rejets ne fait pas un projet autour duquel construire une politique.
Additionner FI et FN permet éventuellement de battre ou de très mal faire élire un président mais n’offre pas de perspective mobilisatrice à un pays déjà en gros doute existentiel.
Appeler à bouder les urnes, en assumant sinon espérant ainsi pouvoir bourrer la rue de « gens en colère », est-ce bien l’attitude que l’on peut attendre de démocrates soucieux de paix civile ?
Pouvait-on ne pas tenir compte des derniers scrutins (élections départementales, régionales, européennes) ou des sondages répétés depuis des années qui tous confirmaient la primauté du FN dans son rôle de premier opposant ? Et oser faire, comme Mélenchon, un cavalier seul à la tête d’un mouvement hétéroclite de gens « en colère » ou diversement « insoumis », sans s’être réellement soucié de construire avant tout une union de la gauche alternative (avec des militants de partis existants comme les Verts, le PC, les Frondeurs du PS, etc.). N’était-ce pas prendre le risque, voire clairement organiser la défaite d’une gauche ainsi désunie ?
Ne peut-on être au moins troublé de voir des « camarades de gauche » expliquer avec leurs propres mots qu’entre le « fascisme » et le « libéralisme », ils ne choisiront pas ?
On pourra, certes, rendre Hollande ou son « macronique bâtard », responsable de tous les malheurs du pays, de l’Europe ou du monde (même si cela ouvre de bien vastes horizons à un « capitaine de pédalo »). Mais tant qu’on préfère s’unir sur du Non ou prendre de fières poses de résistants aux bras croisés devant les urnes, tant qu’on s’occupera surtout à dénoncer la « merditude » du monde, on n’aura guère œuvré pour le torcher. En démocratie, il suffit pourtant d’un bulletin de vote pour cela (évidemment, il n’en sera plus très propre après).
Alors : aux urnes, citoyens !
Je pense même, en complément des considérations développées par Catherine Kintzler, que le programme du FN par l’instauration de la préférence nationale ou la réduction du droit d’asile, n’est pas conforme à ce que le Conseil constitutionnel appelle « l’identité constitutionnelle de la France ».
De telles inflexions de notre tradition républicaine ne sont pas envisageables, même en tentant de modifier la Constitution actuelle car elles ne peuvent, philosophiquement, politiquement et juridiquement s’y insérer.
Il faudrait changer de régime et sortir de notre identité constitutionnelle actuelle (faite de nos principes fondamentaux depuis 1789) pour que de telles inflexions puissent passer.
Les gens du FN, qui sont aussi nuls en droit qu’en économie et croient à la pensée magique, n’ont même pas conscience de cela, comme Trump qui croyait pouvoir tout faire par un décret signé devant les caméras des TV.
Une possibilité pour le FN serait d’échapper au contrôle par le Conseil Constitutionnel de sa modification constitutionnelle introduisant la préférence nationale. Mais pour cela, il faudrait qu’il viole la Constitution en révisant la constitution par référendum de l’article 11 de la constitution qui n’implique pas l’avis préalable de notre Cour constitutionnelle. Je dis bien « viole » car la Constitution comprend un titre et un article dédiés à sa révision qui est l’article 89 et pas l’article 11 lequel ne concerne pas la modification des fondements de notre République, mais seulement celle de l’organisation des pouvoirs publics.
En revanche, si le FN faisait porter par le Peuple un projet de nouvelle Constitution s’éloignant de notre « identité constitutionnelle » il ne rencontrerait pas le problème d’incohérence et d’impossibilité d’introduire dans la constitution actuelle une chose qui est antinomique de son identité.
On imagine bien la nature du régime qu’il faudrait constituer pour cela qui ne reposerait pas sur notre identité constitutionnelle actuelle qui remonte au principes posés depuis plus de deux siècles !
Que le jeune Macron nous en garde !
« Il faudrait changer de régime et sortir de notre identité constitutionnelle actuelle (faite de nos principes fondamentaux depuis 1789 ». C’est bien ce que je pense aussi. Mais croyez-vous, en tout honnêteté que le « jeune Macron » changera quelque chose à cette situation ? Que nenni ! De la poudre aux yeux (et c’est le moindre mal). Quant à un supposé « FN aussi nul en droit qu’en économie », ce n’est pas comprendre que dès Mitterrand, l’économie a été mise de côté, parce qu’elle gênait et n’entrait pas dans les compétences du parti socialiste…
Puisque je n’ai pas été bien compris, je voulais juste dire que voter Macron c’est le seul moyen d’une part d’empêcher la remise en cause des principes républicains et d’autre part de mettre au pouvoir des zozos intégraux, choisis dés lors par des neuneus…
La nullité du FN, qui croit davantage à la pensée magique qu’à la raison et à la rigueur intellectuelle, ne doit rien à Mitterrand… Le vide sidéral actuel des cerveaux suffit à y pourvoir.
Maintenant, si vous voulez changer de régime et notre identité constitutionnelle actuelle… c’est que vous ne savez pas que notre « identité constitutionnelle » est un socle constitué de nos valeurs et droits fondamentaux depuis plus de deux siècles (Les Lumières et la DDHC de 1789 jusqu’aux principes posés en 1946 et repris en 1958 pour une démocratie sociale).
Une VI république, sauf à être barbare, ne devrait pas s’en éloigner ou alors ce serait sans moi ni beaucoup d’autres. Et avec la même capacité de résistance que pour le FN.
Votre explication sur la mise en danger DU politique comme fondement de votre choix n’est pas bien convaincante, sauf à rendre complètement diabolique l’ambivalence de la notion d' »espace public ». Et le reste n’est que supposition.
Ma conception DU politique ne distingue pas ceux qui sentent la fleur et ceux qui puent, ceux qui sont malades et ceux qui sont sains,et n’exclut pas DU politique 40% de la République. En les prenant pour des cons incapables de comprendre la merditude des choses. Faut-il rappeler que ce schéma, archaïque, est précisément celui du fascisme et du totalitarisme? Or je vois un tel mépris pour tous ceux qui veulent voter blanc ou MLP, affiché un peu partout, par tant d' »évidents antifascistes » journalistes, économistes et politiciens (la résistance d’aujourd’hui!! hahaha) que cela m’écœure. Comme le remarque J. Saussard, la politique n’a pas fait « le choix du politique » depuis tant d’années, en ignorant, instrumentalisant ou méprisant tant de gens via des institutions non représentatives qu’elle s’est délégitimée dans sa prétention à faire aujourd’hui la leçon républicaine.
Alors peut-être faut-il être courageux, malgré TOUT, pour voter blanc voire MLP, et pour voir aujourd’hui que Macron ne fera rien contre cette Europe qu’on veut changer, contre ce lobbying qui nous fait vomir, contre cette finance omnipotente, rien pour l’Ecole, rien pour la laïcité, rien pour préserver la nature, etc. Et il semble aussi assez facile de choisir un bulletin Macron avec cette espèce de bonne conscience du membre du prétendu front républicain.
On commence à tourner en rond et à ressasser.
À tous les commentateurs soit qui renvoient dos à dos Macron et Le Pen comme tenants de deux formes de « totalitarisme » qui s’équivaudraient, soit qui mettent en question le caractère totalitaire du FN, je me permets de signaler l’article de Jean-Claude Milner mis en ligne aujourd’hui : « L’enjeu de la République : le rapport droits de l’homme / droits du citoyen« . L’enjeu des droits, et particulièrement des droits formels ne peut pas être balayé d’un revers de main.
Il arrive un moment, en effet, où il faut poser les termes justes. Et malheureusement, à vouloir « aplatir » le sens des mots, on réduit la pertinence de leur valeur argumentaire. La question démocratique est bien celle de la distance, maintenue ou non, volontairement ou pas, entre droits de l’homme et droits du citoyen, (l’article de JC.M est très clair) et même en ligne d’horizon -la démocratie est une tension- sa suppression « universelle ». Ceux qui affirment -et en prendraient les moyens en cas d’accession au pouvoir- qu’il y a des hommes qui doivent être exclus de la citoyenneté, ceux-là les excluent alors de l’humanité. Il n’y a pas de formulation médiane.
Reste qu’il y a des moyens « légaux » d’inhumaniser les citoyens, en les faisant vivre indignement à l’intérieur de la République. Je ne développe pas, pour ne pas alourdir, chacun comprend. Dire simplement une évidence : quand les moyens de l’argent (sous toutes ses formes retorses) font du « citoyen » un instrument au service de tout sauf de l’homme, on doit le dénoncer obstinément.
Je suppose que ce renvoi dos à dos du « totalitarisme » de Le Pen et Macron, que vous refusez avec force et raison, Catherine K, relève, je l’espère en tout cas, plus d’une défaillance sémantique qui affaiblit l’argumentation que d’une réalité, ou alors mon pessimisme naturel n’est pas prêt d’être guéri. L’écrivant, je mesure pourtant la fragilité de ce que j’énonce.
Il serait temps aussi de relire quelques pages de Rousseau. Le si mal compris!
Chers commentateurs,
Ne pouvant rester constamment devant l’ordinateur pour gérer les commentaires, je me vois obligée d’en clore maintenant le dépôt sur cet article car Mezetulle entend respecter la « trêve » de campagne qui commence à minuit .
Un grand merci pour votre participation.
Bien cordialement, CK
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