L’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public1 lance le « Prix lycéen du livre de philosophie ». Tous les élèves des lycées généraux et techniques sont invités à lire une sélection de 5 ouvrages récents en relation avec le programme de philosophie, et à distinguer l’un d’entre eux pour le mois de juin.
Pour l’année 2015-2016 les 5 livres sélectionnés sont :
- Florent Bussy, Qu’est-ce que le totalitarisme?, Vrin, 2014.
- Christophe Genin, Kitsch dans l’âme, Vrin, 2010.
- Catherine Kintzler, Penser la laïcité, Minerve, 2014.
- Olivier Rey, Une folle solitude. Le fantasme de l’homme auto-construit, Seuil, 2006.
- Frédéric Worms, Revivre. Éprouver nos blessures et nos ressources, Flammarion, 2015.
Je ne suis pas peu fière d’y figurer !
Bon courage aux lycéens pour ces lectures. Il faut du courage pour lire un livre de philosophie, mais ce courage peut devenir en lui-même un plaisir. Comme le dit la « FAQ » sur le site de présentation2, c’est un peu comme la randonnée en montagne : si on regarde le sommet, on se dit qu’on n’y arrivera jamais ; c’est pas à pas (et sans oublier de faire des haltes) non seulement qu’on progresse, mais aussi qu’on sent augmenter sa propre force.
© Mezetulle, 2015.
- voir le site de l’APPEP [↩]
- Voir la question « Comment lire un livre de philosophie ? » dans la Foire Aux Questions du site internet du Prix du livre de philosophie – site très bien fait qui comprend aussi un forum et la présentation détaillée des auteurs. [↩]
bonjour Madame,
je viens de lire la charte de la laïcité et je m’interroge à propos de la question de la neutralité de l’agent, surtout quand on lit la page P17 .Un cours d’histoire, un cours de philosophie, de SES peuvent-ils être neutres ? Qu’entend-on exactement par là ? Il me semble qu’il y a d’une part, l’irréductible subjectivité de la pratique l’enseignant et que, d’autre part, l’objectivité n’est pas forcément synonyme de neutralité et encore moins de relativisme . S’il est hors de question de faire du prosélytisme, il est hors de question aussi de s’abstenir de discuter et discuter ce n’est pas seulement échanger des opinions mais bien chercher la vérité sans toujours suspendre son jugement !
Merci de votre réponse
Bonjour,
Effectivement, vouloir qu’un cours, un exposé soit « neutre », ce serait lui demander d’avance de n’être qu’une énumération de faits et d’opinions, sans perspective, sans hiérarchisation des idées, sans argumentation, sans explication même ! Outre que cela réduirait l’instruction à la pure et simple information, ce serait très ennuyeux ! Ce qui est important, et difficile, c’est de s’abstenir de la pure opinion, de la croyance. L’enseignement a besoin d’un espace critique. Ce n’est pas un espace où tout est critiquable, où tout se vaut, où on peut tout récuser ou inversement tout mettre sur le même plan, sur le même niveau, mais un espace où ne valent que les arguments, la raison et l’expérience : c’est ce qui est partageable par tous les esprits.